Hollande rend hommage aux victimes de la dictature argentine : "nous n'oublierons jamais"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 février 2016 - 18:35
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François Hollande.
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©Philippe Wojazer/Reuters
François Hollande a rendu hommage aux victimes de la dictature argentine entre 1976 et 1983.
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Un bouquet de pâquerettes blanches jeté dans le Rio de la Plata, une rencontre avec les "Grands-mères de la place de Mai" et ces mots, "nous n'oublierons jamais" : François Hollande a rendu hommage jeudi aux victimes de la dictature militaire argentine au Parc de la mémoire de Buenos Aires.

Le chef de l'Etat français a longé les interminables murs de granit gris sur lesquels sont gravés les noms de quelque 9.700 victimes de la dictature (1976-1983) dont l'Argentine commémore cette année le 40e anniversaire. A côté des noms, l'âge des disparus - une vingtaine ou une trentaine d'années pour la plupart - et parfois cette mention, "enceinte", synonyme de l'espoir de retrouver un jour les enfants "volés" de la dictature.

Pendant quelques instants, François Hollande s'est entretenu avec Estela de Carlotto, présidente des Grands-mères de la place de Mai, une ONG créée dès 1977 pour rechercher ces enfants. Sa propre fille Laura avait disparu en novembre 1977, enceinte de trois mois d'un enfant, Guido, qui ne sera retrouvé que le 5 août 2014.

Une autre grand-mère, d'origine juive italienne et qui avait fui le nazisme, raconte avoir d'abord perdu son grand-père resté en Europe et déporté à Auschwitz, puis sa fille de 18 ans, Franca Jarach, "militante dans son école" et jetée dans les eaux du Rio de la Plata par ses tortionnaires argentins.

"C'est la même chose, il n'y a pas de tombe", dit-elle avant de rappeler le mot-d'ordre de ces grands-mères courage : "jamais plus le silence". "La France a essayé de vous accompagner, de vous accueillir du mieux qu'elle a pu. La France a fait son devoir", a répondu François Hollande aux proches des victimes.

Puis les Grands-mères de la Place de Mai, les cheveux couverts d'un fichu blanc portant le nom de leurs enfants ou petits-enfants disparus, et le président français, ont jeté quelques bouquets dans les eaux sombres du fleuve.

Parmi les victimes de la dictature argentine figurent deux religieuses françaises, les sœurs Alice Domon et Léonie Duquet qui ont perdu la vie dans les "vols de la mort", jetées vivantes d'un avion dans l'océan en 1977. Vingt autres Français ont été assassinés pendant ces années noires.

François Hollande s'est ensuite rendu en compagnie du footballeur franco-argentin David Trezeguet au stade de la Bombonera (la Bonbonnière), ainsi surnommé en raison de sa forme ronde, où évoluait l'enfant prodige et terrible du football argentin, Diego Maradona.

L'arène abrite le club mythique du Boca Juniors, présidé pendant 12 ans par Mauricio Macri, le nouveau président argentin. Celui-ci se trouvait sur place, ce qui a permis des échanges moins protocolaires alors que la France s'apprête à accueillir l'Euro 2016 et que Paris est candidate à l'organisation des jeux Olympiques de 2024.

Les deux dirigeants ont échangé des maillots des équipes de France et d'Argentine de football ainsi que du Boca Juniors floqués à leurs noms. Puis le président français a envoyé un ballon dans les buts vides.

Après une rencontre avec des personnalités du monde culturel, un déjeuner avec des responsables économiques et un rendez-vous avec la communauté française, François Hollande s'envolera pour Montevideo. Ce sera jeudi en fin d'après-midi (heure locale) la dernière étape d'un périple de plus de 45.000 km entamé dimanche et qui l'a mené auparavant à Wallis-et-Futuna, en Polynésie française et au Pérou.

Au premier jour de sa visite en Argentine mercredi, le président français avait apporté un soutien appuyé aux réformes économiques libérales engagées par Mauricio Macri pour permettre à son pays de revenir sur les marchés financiers internationaux.

Il s'est en revanche abstenu de toute déclaration à la presse alors que le torchon brûle en France au sein de sa formation, le Parti socialiste, atomisé par des critiques au vitriol de son aile gauche sur la politique du gouvernement.

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