Hollande rendra hommage aux Tsiganes internés en France pendant la Seconde Guerre mondiale

Cela fait 70 ans que les Tsiganes de France attendent la reconnaissance de leurs souffrances par la République française. François Hollande se rendra samedi 28, sur le site de l’ancien camp de Montreuil-Bellay, près de Saumur (Maine-et-Loire), où près de 4.000 personnes ont été internées pendant la Seconde Guerre mondiale et ce jusqu'en 1946, soit deux ans après la Libération.

"L'esprit de ce déplacement est de rendre hommage à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants, Tsiganes internés par le gouvernement de Vichy en 1940 et jusqu'en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale" a fait savoir l'Elysée. Les descendants des Tsiganes et les associations de défense des populations nomades attendent une reconnaissance officielle de leurs souffrances dans ces camps où régnaient insalubrité, malnutrition et maladie... Le tout sous la surveillance et les brimades zélés des fonctionnaires de l'Etat vichyste collaborationniste.

Cette cérémonie d’hommage national se tiendra samedi 29 en présence de membres du gouvernement, d’élus, de représentants d’associations, mais aussi d’une dizaine d’anciens internés à Montreuil-Bellay. Une œuvre monumentale comprenant 473 patronymes d’internés sera dévoilée sur cet ancien camp dont il ne reste que quelques vestiges classés aux monuments historiques en 2012.

Montreuil-Bellay était le plus grand des 31 camps gérés par les autorités françaises jusqu'en 1946, dans lesquels furent internés entre 6.000 et 6.500 nomades. Plus de 2.000 nomades, des Tsiganes mais aussi des sans domicile fixe de Nantes, y furent internés de novembre 1941 à janvier 1945. Une centaine y périrent.

Cette visite présidentielle à Montreuil-Bellay "s'inscrit dans le travail de mémoire que le chef de l'État a engagé depuis le début de son quinquennat pour réconcilier toutes les mémoires et n'en constituer qu'une seule, celle de la France".