Inondations dans le sud  : l'heure de la facture

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France-Soir
Publié le 27 novembre 2019 - 11:57
Mis à jour le 12 décembre 2019 - 12:45
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Les dégâts des inondations encore bien visibles à Villegailhenc, dans l'Aude, le 4 avril 2019
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© ERIC CABANIS / AFP
Les particuliers sont indemnisés grâce à leur assurance multirisques habitation
© ERIC CABANIS / AFP
Les dernières inondations dans le Var et les Alpes-Maritimes ont été meurtrières, faisant quatre victimes. Mais l’épisode méditerranéen a également laissé derrière lui 20 000 sinistrés, des maisons et des locaux professionnels inondés, des routes défoncées. La facture sera lourde, un cabinet d’experts cité par Nice Matin estime déjà le montant des dégâts entre 180 et 300 millions d’euros.
 
Les assurances des particuliers, des professionnels et des collectivités locales vont prendre en charge la facture laissée par les inondations dans le Var et les Alpes-Maritimes. Il est également possible de faire appel au Fonds Barnier. Entre 180 et 300 millions d'euros selon les experts. Pas très précis mais de toute façon lourd. 
 
Les assurances en première ligne
 
Pour les particuliers, mais également les professionnels et les collectivités locales (mairies, groupements de commune et départements pour les routes), les indemnisations viendront des assurances. Si les procédures seront simplifiées par l’état de catastrophe naturelle, la Fédération française des assurances a annoncé hier, dans un communiqué, une série de mesures visant à faciliter – et à accélérer – les procédures d’indemnisation.
 
Ainsi, des représentants de la FFA et des cellules de crises locales sont mises en place, les déclarations des sinistrés pourront se faire par tous moyens (téléphone, email, etc.) et les assureurs devraient se montrer plus souples sur les justificatifs demandés. Par exemple, des photos et des témoignages pourront remplacer les factures perdues pour des biens détruits par le phénomène météorologique. Les assureurs promettent de plus des avances sur indemnisation « selon les besoins ». 
 
Des biens immobiliers dévalués
 
Chaque particulier et chaque professionnel, qu’il soit commerçant, artisan ou autre, dispose d’une garantie catastrophes naturelles dans ses contrats d’assurances de biens (multirisques habitation, automobile, local…). Mais, outre le traumatisme subi, il est évidemment des biens irremplaçables, les photos de famille par exemple. Les conséquences financières de ces inondations sont également indirectes.
 
C’est aussi, notamment, la dévaluation de la valeur des locaux à usage d’habitation, à plus forte raison lorsqu’ils ont subi plusieurs inondations : au Muy, le phénomène s’est produit en 2010, 2011, 2014, 2015 et la semaine dernière. Sur une radio nationale, une habitante raconte ainsi qu’elle s’est vue proposer 25 000€ pour son logement de trois pièces. Vendre son bien pour une bouchée de pain ne permet pas d’envisager une nouvelle vie, et tout déménagement est donc inenvisageable pour la plupart des sinistrés.
 
L’intervention du Fonds Barnier
 
Il existe pourtant une solution, la constitution du Fonds Barnier. Du nom du ministre de l’Environnement à l’origine de la loi relative au renforcement de la protection de l’environnement, promulguée en 1995, le Fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) peut intervenir dans le cadre d’expropriations, mais aussi d’acquisition amiable de biens sinistrés.
 
Les crues torrentielles ou à montée rapide font partie du champ d’action du Fonds Barnier, dont l’objectif est de permettre à des populations habitant dans des zones particulièrement exposées de se réinstaller ailleurs. Les habitations et les locaux professionnels ayant été endommagés à plus de 50 % par une catastrophe naturelle « et qui pourraient subir de nouveaux dégâts » sont éligibles. L’indemnité est calculée sur la valeur vénale du bien (estimée par le service des Domaines), sans tenir compte du risque.
 
Les particuliers et les professionnels concernés et intéressés peuvent s’adresser à la préfecture dont dépend leur lieu de résidence. Une démarche administrative qui demande patience, très souvent,  mais indispensable. 

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