"Interdit aux blancs" : un festival "afrofeministe" organisé à Paris crée la polémique
L'évènement a provoqué des réactions indignées du Front national, de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo mais aussi d'associations de lutte contre le racisme et les discriminations. En cause, le festival "afroféministe" Nyansapo, organisé par le collectif Mwasi à La Générale, dans le 11e arrondissement de la capitale.
L'évènement qui a débuté dimanche 28 et doit se clôturer le 30 juillet prochain est en effet destiné aux femmes noires et métisses. Une thématique qui a vite fait réagir le secrétaire départemental du FN à Paris Wallerand de Saint-Just qui par communiqué a dénoncé l'organisation, dans des locaux appartenant à la mairie de Paris d'un festival, "interdit aux blancs".
Un festival interdit aux "Blancs" dans des locaux publics, @Anne_Hidalgo doit s'expliquer ! Mon communiqué : #Afroféministe #Nyansapo pic.twitter.com/13BZfw1Fbj
— W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 26 mai 2017
Expression reprise par Anne Hidalgo qui a fait part de son intention de saisir le préfet pour obtenir l'interdiction de l'évènement. "Je me réserve également la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination", a-t-elle déclaré sur Twitter.
Je condamne avec fermeté l'organisation à #Paris de cet événement "interdit aux blancs". https://t.co/DKJmdPry5v
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 28 mai 2017
La mairie a toutefois précisé que ses locaux sont loués à La Générale, et que par conséquent la Ville n'a pas son mot à dire quant à la nature des évènements qui s'y déroulent.
Sur son site, le collectif présente le festival comme à "80% consacré à un espace non mixte femmes noires". Le reste étant réservé à deux espaces toujours non mixtes "personnes noires" et "femmes racisées", et enfin à un dernier espace "ouvert à tou.te.s".
Pour SOS Racisme "ce festival est une faute –sinon une abomination– car il se complaît dans la séparation ethnique" et est "symptomatique de groupes qui entraînent l’intéressante étude de l’intersectionnalité (cumul de plusieurs critères) dans des divisions sans fin et dans des replis sans issue".
Festival "interdits aux blancs": #RosaParks doit se retourner dans sa tombe. Le combat antiraciste devenu l'alibi d'un repli identitaire. pic.twitter.com/XXgvyQHOTh
— LICRA (@_LICRA_) 26 mai 2017
Même son de cloche du côté de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) pour qui "le combat antiraciste devenu l'alibi d'un repli identitaire".
SOS Racisme condamne la tenue d’un festival discriminatoire à Parishttps://t.co/QtmLI04aa3 pic.twitter.com/Yg6Zq0ZDu1
— SOS Racisme (@SOS_Racisme) 28 mai 2017
Dans un communiqué commun, La Générale et le collectif Msawi se sont dits "victimes d’une campagne de désinformation et de fake news orchestrée par l’extrême droite la plus moisie" et par laquelle les associations antiracistes "se laissent manipuler". Insistant sur le fait que l'évènement est "tout public en dehors des ateliers de travail", le texte fait remarquer "que lorsque la question de la race n’est pas évoquée, les groupes de discussion féministes +entre femmes+ n’ont jamais posé de problème à grand monde".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.