Interview au "Spiegel" : Macron explique "ne pas être arrogant à l'égard des Français" et estime "être déterminé"
C'est dans la presse allemande que le chef de l'Etat a décidé de plaider sa cause à l'égard des Français. Dans une interview fleuve donné au magazine Der Spiegel, paru ce samedi 14, Emmanuel Macron a tenté d'expliquer sa méthode, son style de gouvernance, qui lui ait de plus en plus reproché depuis le début du quinquennat.
"Certains aimeraient me coller une étiquette comme des entomologistes le feraient avec un papillon séché pour dire: +Regardez, c'est le banquier qui n'aime pas les gens+", commence-t-il par expliqué au média d'outre-Rhin. Avant de se défendre: "Je ne suis pas arrogant à l'égard des Français. Je suis déterminé".
"Pendant l'élection, j'ai voyagé à travers tout le pays. J'aime mon pays et les Français. J'aime leur parler et les convaincre", poursuit Emmanuel Macron. "C'est mon travail de me battre pour eux. Mais je ne dois pas succomber à la démagogie et aux mensonges".
Le président se défend également d'être "distant" vis-à-vis des Français: "Je ne suis pas distant, car j'appartiens aux Français. Je pense que le Président fait partie de son peuple puisqu'il en est l'émanation".
Le président de la République en a profité pour, de nouveau, tacler son prédécesseur et ses rapports avec la presse: "Je mets fin à la connivence entre les politiques et les médias. Pour un président, parler constamment aux journalistes, être toujours entouré de journalistes, n'a rien à voir avec être proche du peuple. Un président doit garder les médias à distance". Ainsi que sa politique économique: "Je ne fais pas ça pour aider les riches. Mon prédécesseur a taxé les riches et ceux qui réussissent à des taux jamais égalés. Et qu'est-il arrivé? Ils sont partis. (...) Est-ce que le chômage a baissé? Non".
"Je veux que les jeunes gens dans notre pays puissent réussir", explique le chef de l'Etat en critiquant ceux qui refusent le succès des autres: "Je ne cèderai pas au triste réflexe de la jalousie française. Parce que cette jalousie paralyse le pays". Et d'ajouter en guise de clin d'œil aux manifestations qui s'opposent à la loi Travail: "On ne peut pas créer d'emplois sans entrepreneurs. L'Etat ne peut pas créer des postes par ordonnance".
Afin Emmanuel Macron a rendu un hommage appuyé à Angela Merkel, assurant que la chancelière allemande était celle "qui incarne le destin allemand au 20e siècle" et ajoutant que les deux dirigeants travaillaient en bonne intelligence.
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