Le Brésil, une longue relation avec la France mais des mesures qui tardent

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FranceSoir
Publié le 15 avril 2021 - 23:51
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Vol Air France
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Air Variant
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Jean Castex a annoncé mardi 13 avril la suspension des vols entre la France et le Brésil en raison des craintes liées aux variants du coronavirus détectés au Brésil. Comme mesure sanitaire en réponse a une épidémie, cela ne sera donc une surprise pour personne puisqu’elle rentre dans le cadre des mesures du premier pilier « Contrôle de la contagion – arrêt de la contagion » du schéma présenté par Peter McCullough dans son étude publiée fin 2020 qu’il a présenté devant le Sénat américain. Ce qui est plus surprenant, c’est le timing de la décision, qui encore une fois paraît bien tardif.

Dans la foulée, Air France a déclaré avoir annulé ses liaisons entre la France et le Brésil prévues mercredi, mais pas encore celles des jours suivants, après l'annonce du gouvernement français. La compagnie aérienne précise par le biais d’un communiqué qu’afin de contenir la menace due à un variant du coronavirus, « Air France a pris connaissance des annonces gouvernementales concernant l'interdiction jusqu'à nouvel ordre des vols entre la France et le Brésil » et « annule ses vols de/vers le Brésil prévus le 14/04/2021 ». Air France exploitait onze rotations hebdomadaires entre les deux pays et n'avait en revanche pas formellement annulé les vols des jours suivants : « le programme de vols au-delà du 14/04/2021 sera ajusté en fonction des instructions gouvernementales. » Afin de gérer au mieux les problèmes clients, la compagnie informe que « les clients concernés sont avisés individuellement ». 

Qu’ont fait nos voisins

Le Portugal, qui a aussi des relations historiques avec le Brésil, a suspendu fin janvier ses vols avec le Brésil et le Royaume-Uni pour des raisons identiques. En ce qui concerne les vols en provenance de l’Union européenne et de l’espace Schengen, le Portugal a également maintenu jusqu’au 1er mars ses trois catégories de mesures en fonction du nombre de cas de coronavirus pour 100.000 habitants : 

- les passagers des pays les moins touchés ne sont soumis à aucune restriction.
- ceux des pays intermédiaires doivent présenter un test négatif au Covid-19 effectué moins de 72 heures avant l’embarquement.
- enfin, les voyageurs des pays avec le plus de cas doivent non seulement présenter un test négatif à l’embarquement mais également respecter une quarantaine de 14 jours à leur arrivée sur le territoire portugais.

Cette décision a été maintenue en mars et en avril. Tous les vols commerciaux ou privés entre le Portugal et le Royaume-Uni et entre le Portugal et le Brésil ont été suspendus. Le droit d'entrée des ressortissants nationaux et de leur famille ainsi que des titulaires d'une autorisation de résidence au Portugal n'est accordé que pour les vols humanitaires destinés au rapatriement de ces citoyens. Ces passagers doivent présenter, au moment de leur départ, la preuve d'un résultat négatif au test RT-PCR, effectué dans les 72 heures précédant l'embarquement. A leur arrivée sur le territoire national, ils doivent se soumettre à une période de 14 jours d'isolement prophylactique à domicile ou dans un lieu indiqué par les autorités sanitaires.

Des mesures prises tardivement

Avant la pandémie, quelques 50 000 personnes atterrissaient chaque jour en France, à ce jour malgré la situation sanitaire critique au Brésil, c’était approximativement 350 Brésiliens qui arrivaient chaque jour en France. Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a expliqué qu’il n'est pas possible de couper les lignes aériennes avec le Brésil pour une raison de « droit » dans un entretien à LCI le 13 avril : « Le Conseil d'État nous a dit que les ressortissants français et les résidents en France, au nom de la liberté de circulation, devaient pouvoir continuer à venir. » Et de rajouter que les Brésiliens doivent présenter un test PCR négatif au départ et un test antigénique à l'arrivée.

Rappelons que Taiwan avait été un des premiers pays en 2020 a fermer ces frontières avec la Chine alors que la France continuait ses échanges.

Les observateurs ne manqueront pas de noter ce retard à l’allumage des décisions de politique sanitaire qui semblent pourtant de bon sens. Faillite d'une idéologie ?

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