Le Conseil général de l'armement (CGARM), le placard pas si doré des ingénieurs militaires

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La rédaction de France-Soir
Publié le 06 novembre 2018 - 18:24
Mis à jour le 12 novembre 2018 - 15:07
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L’École militaire de Paris
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©Craig Booth/Flickr
Le CGARM (installée dans l'Ecole militaire) est sévèrement pointée du doigt pour ses dérives.
©Craig Booth/Flickr

Un "placard" pour se séparer des éléments devenus encombrants ou un organisme servant à recaser en douce des cadres compromis dans des affaires judiciaires? Un peu des deux à en croire une enquête fouillée du journaliste Antoine Hasday pour La Lettre A. Le Conseil général de l'armement (CGARM), un organisme rassemblant l'élite des ingénieurs polytechniciens chargés de conseiller la ministre des Armées Florence Parly, servirait surtout de porte de sortie à certains éléments de la Direction générale de l'armement (DGA) devenus "encombrants".

Citant un audit externe de l'Institut d'accompagnement psychologique et de ressource (IAPR), le CGARM y est décrit dans des termes peu flatteurs comme étant au choix un "cimetière des éléphants" ou un "hôpital psychiatrique", décrivant un organisme regroupant des ingénieurs victimes de sanctions de fait, incompétents ou souffrant d'authentiques troubles psychiques. Le tout dans une ambiance de "production faible voire inexistante". Plus gênant, d'autres cas encore sont détachés de la DGA vers le CGARM pour décharger leur corps d'origine de toute responsabilité en cas de problème. Et pour cause: les intéressés ont maille à partir avec la justice.

L'enquête de La Lettre A cite notamment le nom d'Alain Jouanjus, un ancien directeur général des services de la mairie de Cannes, impliquée dans une enquête en lien avec l'ancien maire Bernard Brochand, et qui a fait valoir son statut de général pour réintégrer la DGA qui a préféré, par prudence, le cantonner au CGARM.

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Autre dérive citée au sein de l'organisme, sa gestion des ressources humaines par Marc Berville, son secrétaire général arrivé en 2016, qui pousserait certains ingénieurs (le CGARM emploie une vingtaine d'agents en charge de la structure) à des départs en retraite anticipée ou en arrêt maladie forcé. L'Inspection du travail, saisie après des plaintes, a rendu un rapport alarmant sur les souffrances au travail au sein de l'organisme

Autant d'éléments qui poussent à s'interroger sur ce qu'il se passe derrière les portes du Conseil général de l'armement, installé au sein de la prestigieuse Ecole militaire, et sur l'intérêt pour la dépense publique du "cimetière" des ingénieurs militaire. Au grade de général hors échelle, ceux-ci gagnent au minimum 5.473 euros bruts, pour les moins bien lotis, hors prime. Sur le site du ministère des Armées, la page dédiée au CGARM –qui n'est d'ailleurs que l'un des sept organismes "consultatifs" recensés– n'a pas été actualisée depuis plus de sept ans.

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