Le député du Rhône Bruno Bonnell (LREM) : "n'en a rien à foutre" des critiques sur sa faible présence
L'homme est apparu sur le radar politique dans le giron des "nouvelles têtes" qui ont gagné un siège de député sous l'étiquette La République en Marche. Sa gouaille et son sens des affaires étaient pourtant déjà connus des milieux économiques. Pas sûr que les deux fassent bon ménage auprès de ses collègues du groupe LREM-MoDem. Dans un long article du M le magazine du Monde sur son parcours et son profil, le député du Rhône Bruno Bonnell lâche quelques phrases plutôt embarrassantes pour la majorité présidentielle.
Le chef d'entreprise de 59 ans répond en effet à quelques reproches qui lui sont fait… à sa manière. Le fait qu'il ne reçoive pas ses électeurs dans sa permanence? "Je ne suis pas là pour faire l’assistante sociale. Pour les places en crèche ou les logements, allez voir ailleurs!". Sa faible participation dans les débats à l'Assemblée nationale ou aux travaux parlementaires? "On m’a expliqué, quand je suis arrivé, que nos prises de parole ouvraient un temps d’expression équivalent à l’opposition, alors j’ai préféré me taire". Et le fait qu'à Villeurbanne, sa circonscription d'élection, cette invisibilité passe plutôt mal? "Ce qui se dit en circo, j’en ai rien à foutre" lance celui qui se décrit comme ayant "une vie passionnante".
Bien remplie tout du moins. Bruno Bonnell a connu ses premiers succès professionnels en étant l'un des précurseurs de l'explosion de l'informatique grand public en France. En 1983 il fonde Infogrames, une entreprise qui à son apogée rélaisera un chiffre d'affaires de 890 millions d'euros et emploiera 3.500 personnes. Bruno Bonnell est élu "entrepreneur de l'année" par Le Nouvel économiste et devient un patron "bon client" des médias. Puis, au début des années 2000, tout s'effondre. Le cours en bourse d'Infogrames est divisé par 100 et le patron est débarqué de l'entreprise qu'il a créé. C'est le début d'une traversée du désert entre le suicide d'un frère et la mort d'un enfant. "Ce que j’ai vécu avec mon fils est la meilleure chose qui me soit arrivée" assume-t-il, expliquant que cette épreuve l'a aidé à évoluer. "Quand on s’occupe de quelqu’un qui dépend à 100 % de vous, on est dans le don total. Ça élève beaucoup plus que donner un chèque à une association".
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Le retour aux affaires viendra avec la réussite d'une nouvelle entreprise, Robopolis, spécialisée dans la vente de robots ménagers. Avant le grand saut en politique dans le sillage d'Emmanuel Macron, et l'attention médiatique pour avoir sorti sèchement lors de la législative Najat Vallaud-Blekacem, qui venait de passer cinq ans au gouvernement.
Et donc une nouvelle vie pour lui, celle de député: "C'est beaucoup plus complexe et fatigant que d'être chef d'entreprise" assure d'ailleurs celui qui explique gagner "cinq fois moins" à l'Assemblée nationale qu'à la tête de ses affaires.
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