Le général Desportes s'en prend à Alain Juppé : "Vous avez tort"
"Les militaires n'ont pas à la fermer", contrairement à ce qu'a récemment déclaré Alain Juppé, estime ce mercredi 4, dans les colonnes du Monde, le général à la retraite Vincent Desportes. Commentant des propos tenus le 25 avril à Bordeaux, dans lesquels le maire de la ville avait dit :"Un militaire, c'est comme un ministre: ça ferme sa gueule ou ça s'en va", le général Desportes, aujourd'hui professeur à Sciences Po, connu pour son franc-parler, lui a répondu: "Vous avez tort, M. Juppé."
"Méprisants, vos propos montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique", écrit l'officier. "Non, les militaires n'ont pas à la fermer comme un ministre. La première loyauté d'un ministre au service d'une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président." "La première loyauté d'un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France", ajoute-t-il. "Structuré par l'éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que la renier." A l'adresse du candidat à la primaire de la droite, il lance: "Votre réponse à l'emporte-pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature."
En juillet 2010, alors qu'il était directeur de l’École de guerre, le général Desportes avait été sanctionné par sa hiérarchie pour avoir commenté la stratégie américaine en Afghanistan, et avait dû quitter ses fonctions.
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