Les candidats aux élections européennes répondent aux questions des jeunes

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La Maison de l'Europe à Paris, édité par la rédaction
Publié le 14 mai 2019 - 17:48
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La République en Marche et le Rassemblement national sont au coude-à-coude à trois mois des élections européennes
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© Odd ANDERSEN / AFP
A quelques semaines des élections européennes la Maison de l’Europe de Paris a souhaité donner la parole à la jeunesse.
© Odd ANDERSEN / AFP

Alors que les sondages annoncent un taux d’abstention de plus de 70% chez les jeunes pour le scrutin européen du 26 mai, la Maison de l’Europe de Paris a souhaité donner la parole à la jeunesse. Le 2 mai dernier, ce sont ainsi plus de 200 jeunes qui ont pu poser leurs questions à six des candidats aux élections européennes.

Le 2 mai dernier, à moins d’un mois des élections européennes et avec des sondages annonçant un taux d’abstention de plus de 70% chez les jeunes, plus de 200 jeunes ont répondu présent à l'appel de la Maison de l'Europe de Paris. Réunis dans un lieu atypique du 12ème arrondissement de Paris, ils ont pu échanger avec six des candidats aux élections européennes et faire entendre leurs inquiétudes et leurs suggestions quant au futur de l’Europe.

> Le climat, enjeu principal des élections européennes selon les jeunes.

Lors de cette table-ronde, un constat clair s’est imposé: le climat et les questions liées à la protection de l’environnement suscitent un fort intérêt chez les jeunes. "En France, 80% des jeunes pensent que l'enjeu principal du scrutin européen est le climat" déclarait Emmanuel Rivière, directeur de Kantar France, dans son propos introductif.

Et si la promotion des enjeux environnementaux sonne comme une évidence pour la liste conduite par Europe Ecologie Les Verts, représentée à cette occasion par la candidate Marie Toussaint, c’est bien l’ensemble des candidats présents qui ont défendu la dimension écologique du programme porté par leur liste. "Le soutien au combat des jeunes pour le climat est primordial" expliquait Sylvie Guillaume, représentante de la liste Envie d'Europe formée par le Parti socialiste et le mouvement Place Publique. "Sortir de l'Europe de l'économie pour l'Europe de l’écologie" enchaînait Landry Ngang, jeune candidat de 19 ans. Représentant la liste conduite par La France Insoumise, ce dernier proposait la mise en place d’une "règle verte" et la dénonciation des traités de libre-échange, selon lui incompatibles avec les enjeux environnementaux. Du côté de la liste Renaissance de la République En Marche, les propositions phares de la candidate Marie-Pierre Vedrenne consistaient en la création d’une "banque pour le climat" et en l’interdiction de la signature d'accords commerciaux avec les pays ne respectant pas l’Accord de Paris sur le climat.

> La mobilité, un prérequis essentiel au développement d’un sentiment européen?

"En tant que jeune, je ne me sens pas vraiment européen. Je n'ai jamais connu l'Europe, je ne suis jamais allé en Allemagne, au Royaume-Uni ou en Espagne", confiait Landry Ngang.

C’est sur ce constat fréquent que les candidats présents ont fondé leurs propositions en matière de mobilité de la jeunesse. C’est d'ailleurs unanimement qu'ils se sont accordés pour affirmer que la mobilité était nécessaire au développement du sentiment européen. Pourtant, alors que le programme phare de mobilité de l’Union européenne, Erasmus, tend à se démocratiser en s’ouvrant aux apprentis, aux stagiaires, ou encore aux chercheurs d’emplois, "en pratique, il reste réservé aux citoyens les plus favorisés", faisait remarquer Sylvie Guillaume. "Nous voulons créer un Erasmus pour tous sous la forme d’un Pass liberté de 850 euros par mois pendant un an pour tous les jeunes de 18-25 ans afin que ceux-ci puissent voyager, et pas seulement dans le cadre de leurs études", proposait ainsi Isabelle Thomas, représentante de la liste portée par Génération.s. Du côté des Républicains, représentés par Cristina Storoni, c'est l'importance de la généralisation des jumelages entre les écoles qui a été mise en avant, et cela "afin de faire vivre et ne pas oublier notre histoire commune". Chez les Verts, la démocratisation des Pass Interails et culturels et le développement de la mobilité numérique a été proposé. 

> Les jeunes, sceptique quant à l'utilité de leur vote aux élections européennes?

"Les jeunes présents avec nous ce soir sont les jeunes qui iront voter aux élections européennes", disait Emmanuel Rivière lors de son propos introductif. Pourtant, les discussions ont plus d’une fois été orientées par les jeunes vers l'utilité réelle de leur vote aux élections européennes. "Le Parlement européen ne fait de toute façon pas le poids face au Conseil!". "Pourquoi voter pour des députés européens qui ne font pas le poids face à la Commission, par exemple concernant l’interdiction du glyphosate?". A ces accusations, Isabelle Thomas répondait: "Si le Parlement européen n’avait aucun poids, il n’y aurait pas 30 000 lobbyistes et des milliards d’euros investis à Bruxelles pour influencer les députés européens". En effet, certaines victoires du Parlement européen ont aujourd’hui une influence non négligeable sur notre quotidien. C’est le cas notamment pour la protection de nos données sur internet, garantie par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). "L’important, c’est de construire un rapport de force et qu’il y ait une mobilisation citoyenne derrière le Parlement européen, afin que celui-ci puisse s’imposer dans toute sa légitimité", insistaient les deux parlementaires européennes sortantes, Sylvie Guillaume et Isabelle Thomas.

Il est de plus important de noter que, malgré les critiques parfois légitimes, le Parlement européen dispose effectivement de pouvoirs non négligeables, notamment sur la Commission. Depuis 2014 et la règle du Spitzenkandidat, la couleur politique du Parlement européen permet la désignation du Président de la Commission, désormais issu du parti majoritaire. Le Parlement européen approuve également les Commissaires proposés par les Etats membres pour former la nouvelle Commission.

Pour le futur, Marie-Pierre Vedrenne et Cristina Storoni proposaient d'ailleurs de renforcer d’avantage le poids du Parlement avec la mise en œuvre d’un réel pouvoir d’initiative législative, jusqu’à maintenant détenu exclusivement par la Commission.

La Maison de l’Europe de Paris organise en partenariat avec Kantar Public un cycle de conférences sur le Parlement européen en vue des élections européennes de 2019, d’où ont été récoltées les citations de cet article.

(Centre d’Information Europe Direct de la Maison de l’Europe de Paris)

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