Les Jeux olympiques à Paris en 2024 : c'est possible ?

Auteur(s)
Maxime Macé
Publié le 07 novembre 2014 - 16:56
Mis à jour le 09 novembre 2014 - 17:34
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Souvenir de Jeux de Paris en 1924.
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©Scene/Sipa
Le dernier Jeux olympiques en France ont été organisés en 1924.
©Scene/Sipa
François Hollande est favorable à l'organisation des Jeux olympiques d'été en 2024. Une prise de position qui soulève des questions sur la capacité de la capitale à accueillir un tel évènement.

François Hollande s'est déclaré jeudi soir "favorable" à une candidature de Paris aux Jeux olympiques d'été de 2024, estimant que la tenue d'un tel évènement apporterait "un moment de ferveur" et permettrait la création de "plein d'emplois".

Organiser des Jeux olympiques est certes une belle aventure mais ce n'est pas si simple. Après les échecs de 1992, 2008 et le dernier en date -et probablement le plus douloureux-, celui de 2012, Paris pourrait obtenir les JO en 2024, ce qui correspondrait au centenaire de Jeux de Paris de 1924 (la dernière fois que les Jeux estivaux ont été organisés en France).

Mardi 4 novembre, le Comité national olympique du sport français (CNOSF) a présenté les conclusions de l’étude d’opportunité sur une candidature de la capitale aux JO 2024, mais aucune annonce n'a été faite. Les pouvoirs publics auront alors jusqu’à l’été 2015 pour lancer ou non une candidature officielle. La date limite pour le dépôt d’un dossier a été fixée à septembre 2015 par le Comité International Olympique (CIO), qui désignera la ville gagnante en 2017.

On sait déjà que les Jeux 2016 auront lieu à Rio et ceux de 2020 à Tokyo.

Un engouement limité

Pour 2024, comme dans le sport, rien n'est gagné d'avance. La population française n’est pas encore pleinement convaincue de l’opportunité de ce projet, comme l’a laissé entendre un sondage Ipsos publié par L’Équipe en mars dernier: seulement 51,9% des Français se déclaraient favorables à une candidature de Paris en 2024, contre 48,1%.

En temps de crise et face aux dépenses démesurées des derniers grands évènements sportifs comme les Jeux d'été de Londres en 2012, ceux d'hiver de Sotchi cette année ou la récente Coupe du monde de football au Brésil, un tel scepticisme est assez compréhensible.

Fin mai, Anne Hidalgo, maire de Paris, s'était montrée très prudente sur une éventuelle candidature pour 2024. "Je n'ai pas porté ce projet dans ma campagne. Les Parisiens attendent de moi (...) du logement, des équipements, de la justice, de la facilité économique", avait-elle expliqué à l'occasion d'un déplacement à New York. Ajoutant qu'elle "aimait beaucoup le sport", elle avait néanmoins souligné "qu'aujourd'hui nous sommes les uns et les autres dans des contraintes financières et budgétaires qui ne me permettent pas de dire que je porte cette candidature".

La mairie de Paris évalue le coût des Jeux olympiques à 12 milliards d’euros. Une somme pharaonique en ces temps de crise économique.  Anne Hidalgo devait s'exprimer sur ce sujet lors d'une conférence de presse ce vendredi à la mi-journée.

Si l'adhésion populaire et politique au projet ne semble pas soulever un enthousiasme immense, il faut ajouter que la concurrence est rude à l'international. L'Allemagne a d'ores et déjà fait part de son intention de présenter soit Hambourg soit Berlin (la ville reste à définir) pour l'organisation des JO de 2024. Les Etats-Unis ne sont pas en reste avec les possibles candidatures de Los Angeles, Washington, Boston ou San Francisco. Il faudra également compter avec Durban (Afrique du Sud), Istanbul (Turquie) et Doha (Qatar).

Des atouts non négligeables

Néanmoins, une possible candidature de Paris pour l'organisation des Jeux de 2024 ne part pas de zéro (comme ce fut le cas pour Sotchi, d'où le coût faramineux des travaux). De grands projets d'aménagements des transports en commun sont déjà lancés dans le cadre du Grand Paris.

Et la plupart des infrastructures sportives nécessaires existent déjà: le Palais omnisport de Paris-Bercy est en cours de refonte pour l'Euro de basket en 2015, les stades de foot (Stade de France et Parc des Princes) sont en train d'être mis aux normes pour accueillir l'Euro 2016, l'Arena 92 (stade modulable à Nanterre) va voir le jour et le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines vient d'être inauguré.

Autre atout non négligeable: la France se construit peu à peu une réputation sportive avec l'organisation de l'Euro de foot 2016, l'Euro de basket 2015 ou encore des championnats du monde d'aviron 2015 et des Mondiaux de lutte en 2017. 

Alors, pourquoi ne pas imaginer un retour des Jeux d’été dans la capitale, 100 ans après? La chance sourit aux audacieux…

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