Les prêts garantis par l'État, pour Montebourg "une machine à tuer les entreprises"


Arnaud Montebourg a estimé ce mardi, c'est un peu tard, mais c'est mieux que rien, que les prêts garantis par l'État (PGE), aide accordée aux entreprises durant la pandémie de Covid, étaient actuellement devenus "une machine à tuer les entreprises", il n'y a certainement pas que ça... Il plaide alors pour "une autre méthode d'utilisation de l'argent public".
Selon la banque publique Bpifrance, qui assure la gestion du PGE, une quarantaine de milliards d'euros restent à rembourser, et elle s'attend à environ 3 % de défauts de paiement.
"Aujourd'hui, l'État fait du recouvrement à travers les banques. Il envoie donc les entreprises au tapis, puisqu'en fait, on ne peut pas rembourser en cinq ans", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des pouvoirs publics face aux plans de licenciement.
"En vérité, vous ne pouvez pas rembourser, sauf (les entreprises) qui avaient déjà du cash qui en avaient moins besoin, mais celles qui en avaient besoin, elles sont dans le rouge, donc elles vont où ? Elles vont au tribunal de commerce", s'est-il insurgé.
"Et donc les PGE sont une machine à tuer les entreprises en ce moment", a-t-il poursuivi, disant avoir sollicité le ministre de l'Économie, Eric Lombard, pour porter à dix ans le délai de remboursement, cela sera-t-il suffisant, face à une demande qui se heurte toutefois, selon Arnaud Montebourg, à trop de "bureaucratie".
Principalement distribués entre 2020 et 2022, les PGE garantis à 90 % par l'État ont permis à de nombreuses entreprises de tenir le coup pendant la pandémie et de renflouer leur trésorerie à des conditions avantageuses.
Certaines peinent toutefois à les rembourser. Selon un accord prolongé en janvier 2024, les entreprises en difficulté souhaitant rééchelonner les PGE dont elles ont bénéficié peuvent le faire jusqu'au 31 décembre 2026.
"Il faut que l'État change sa méthode de travail et qu'il soit présent aux côtés des entreprises en fonds propres", a jugé Arnaud Montebourg, défendant "un fonds" de soutien aux PME "dans chaque département".
"C'est mieux que toutes ces subventions avec des jurys, des appels d'offres, des appels à manifestation de ci delà, c'est infernal", a-t-il insisté.
"Il faut imaginer une autre méthode d'utilisation de l'argent public", selon lui. Si les dizaines de milliards d'euros alloués au bouclier énergétique depuis fin 2021 avaient été investis, "on serait richissime tellement la France a des projets qui ne sont pas financés aujourd'hui".
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