Lutte contre Daech : Hollande va mettre de l'artillerie à disposition de l'armée irakienne

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 22 juillet 2016 - 16:48
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François Hollande.
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©Stéphane de Sakutin/AFP
La France va mettre de l'artillerie à disposition de l'armée irakienne.
©Stéphane de Sakutin/AFP
Au terme du quatrième Conseil de défense organisé à l'Elysée depuis l'attentat à Nice, François Hollande a annoncé la livraison d'artillerie aux forces irakiennes ainsi que le retour du porte-avions Charles de Gaulle au Levant pour fin septembre. En parallèle, le chef de l'Etat a renouvelé sa confiance en son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, actuellement sous le feu des critiques.

Huit jours après l'attentat de Nice, François Hollande a musclé ce vendredi 22 la riposte militaire contre l'organisation Etat islamique, en annonçant la mise à disposition de l'armée irakienne d'artillerie française et confirmant le retour du porte-avions Charles de Gaulle au Levant pour fin septembre. Au terme du quatrième Conseil de défense organisé à l'Elysée depuis la tuerie du 14 juillet qui a fait 84 morts, le chef de l'Etat a par ailleurs renouvelé sa "confiance" en son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, alors que l'exécutif s'emploie à calmer la violente controverse politique sur le dispositif de sécurité face aux accusations de la droite niçoise, Christian Estrosi en tête.

Cette annonce d'envoi d'artillerie, que François Hollande n'a pas détaillé, élève d'un cran supplémentaire l'engagement militaire français, pour l'instant quasi essentiellement aérien. "Quelques batteries d'artillerie seront mises à disposition" de l'armée irakienne "avec évidemment des conseillers, des gens pour les manier", mais il n'y aura "pas de gens au contact", a-t-on précisé dans l'entourage du président. Un engagement au sol direct de l'armée française reste exclu, a confirmé le chef de l'Etat: "il ne s'agit pas de changer la nature de notre intervention, nous soutenons nos alliés en Irak et en Syrie", a-t-il assuré, au terme de la réunion de plus de deux heures à laquelle participaient le Premier ministre Manuel Valls et les ministres Jean-Yves Le Drian (Défense), Jean-Jacques Urvoas (Justice) et Marisol Touraine (Santé), ainsi que les principaux directeurs du renseignement, de la police et de la gendarmerie.

L'annonce intervient alors que l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué l'attentat de Nice, a menacé dans une nouvelle vidéo d'intensifier ses attaques contre la France. Sur le plan intérieur, François Hollande est aussi revenu sur les accusations contre l'exécutif sur le dispositif de sécurité du 14 juillet. "Toute la vérité sera faite sur les circonstances et les causes de cette terrible tragédie", avec "toute la transparence" nécessaire, a répété le chef de l'Etat.

Quant à Bernard Cazeneuve, accusé par des élus de droite d'avoir menti ou travesti la réalité de la présence de la police nationale le soir du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, il a "toute ma confiance", a insisté François Hollande. Le ministre de l'Intérieur s'est lui rendu vendredi matin à Nice pour participer, en dehors de toute présence médiatique, à un hommage rendu au commissaire Emmanuel Grout, directeur départemental adjoint de la police aux frontières des Alpes-Maritimes, victime de la tuerie. Il a également rencontré les forces de sécurité présentes le 14 juillet ainsi que des intervenants des différents métiers de secours et d'urgence.

M. Cazeneuve a ordonné jeudi une enquête administrative à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dont François Hollande a promis les résultats "la semaine prochaine" au nom de la "vérité" et de la "transparence". Douze personnes, a précisé M. Hollande, "luttent encore pour leur vie", contre 15 jeudi, après la tuerie au camion qui a fait 84 morts, désormais tous identifiés.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur avait dénoncé une "contre-vérité" après une Une de Libération l'accusant de "mensonge" sur l'exact dispositif policier de Nice. "Arrêtons ce jeu délétère" qui est "dangereux" pour la démocratie, a averti vendredi le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, ouvert à la création d'une commission d'enquête parlementaire demandée par la droite. "Il y aura quatre ou cinq voies différentes (d'enquête) pour exposer de façon transparente la réalité de ce qui s'est passé (...) personne ne peut avoir de doute là-dessus. Et si évidemment des fautes étaient avérées -mais je me place d'un point de vue théorique, abstrait-, il n'y a pas de doute non plus pour qu'elles soient sanctionnées", a-t-il insisté.

Après avoir dénoncé des "mensonges d'Etat", M. Estrosi s'est "félicité" de l'ouverture de cette enquête mais a réclamé une enquête de l'Inspection générale de l'administration. Le volet judiciaire a par ailleurs avancé avec la mise en examen et le placement en détention provisoire de cinq personnes -quatre hommes âgés de 21 à 40 ans et une femme de 42 ans- ayant été en contact avec le tueur avant l'attentat.

L'enquête révèle une préparation de longue date, un acte "mûri" pendant plusieurs mois, avec des "complicités" et des "soutiens", selon le procureur de Paris François Molins. François Hollande a lui évoqué "plusieurs semaines". Des "avancées notables" dans les investigations ont permis de "confirmer le caractère prémédité du passage à l'acte" du chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, "mais également d'établir qu'il avait pu bénéficier de soutiens et de complicités dans la préparation et la commission de son acte criminel", selon M. Molins.

Vendredi a également vu la publication au Journal officiel de la quatrième prolongation de l'état d'urgence, qui s'étendra jusqu'à fin janvier 2017, fruit d'un compromis trouvé entre députés et sénateurs.

 

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