Macron se risque à apparaître sur l'affiche LREM pour les européennes
© Octav GANEA / AFPEmmanuel Macron apparaît seul sur une nouvelle affiche de LREM pour la campagne européenne. Une stratégie destinée à mettre un coup de fouet à une campagne en difficulté, mais qui l'expose d'autant plus en cas de défaite.
Placée en deuxième position par plusieurs sondages ces dernières semaines, LREM a décidé de miser sur l'image d'Emmanuel Macron pour booster sa campagne européenne, un choix original et risqué.
Il apparaîtra en effet seul sur une affiche de campagne, au-dessus du slogan: "En Marche pour l'Europe, le 26 mai, je vote Renaissance". Une démarche qui contraste avec ses prédécesseurs. François Hollande avait préféré mettre beaucoup de distance entre son rôle de chef d'Etat et la campagne européenne. Nicolas Sarkozy, en "hyperprésident", s'était beaucoup investi en participant notamment à des meetings ou en apparaissant sur un tract ou une affiche. Mais les sondages étaient nettement favorables à l'UMP et le risque était donc minime.
Emmanuel Macron était déjà le premier président de la République à apparaître sur la profession de foi de son parti. Une présence renforcée qui apparaît alors que sa tête de liste Nathalie Loiseau peine à s'imposer et a accumulé les maladresses.
La stratégie est périlleuse car elle contribue à faire de l'élection un rendez-vous national et un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen plus qu'un débat sur l'Europe. Malheur aux vaincus. Une deuxième place ne ferait que renforcer l'argumentaire du Rassemblement national qui veut faire de cette élection un referendum anti-Macron. Marine Le Pen a même jugé qu'il devrait démissionner si LREM n'arrivait pas en tête.
Une autre question se pose quant à l'efficacité du dispositif. Si l'image du président de la République pourrait compenser les débuts difficiles de sa liste, elle pourrait également susciter le rejet, notamment auprès d'une frange d'électeurs LREM de 2017, aujourd'hui déçus par les choix de l'exécutif.
L'opposition a en tout cas déjà pris soin de commenter ce choix, présenté selon les cas comme un désaveu de Nathalie Loiseau ou comme une entrave au rôle de garant de l'unité nationale du président de la République.
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