Macron teinte ses premiers voeux présidentiels d'une inflexion sociale

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 01 janvier 2018 - 18:23
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Emmanuel Macron, le 10 décembre 2017 à l'Elysée
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© PHILIPPE WOJAZER / POOL/AFP
Emmanuel Macron a mis la cohésion sociale au centre de ses voeux pour 2018.
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Exit les premiers de cordée : c, sans pour autant modifier ses projets de réformes qu'il entend mener "avec la même force et le même rythme" l'an prochain.

"Nous avons besoin de repenser un grand projet social pour notre pays, que je déploierai durant l'année", a-t-il lancé en présentant depuis son bureau de l'Elysée les premiers voeux de son quinquennat dans une allocations de 17 minutes. Finalement classique sur la forme, il a innové avec des voeux sur internet destinés à la jeunesse en version ultra-courte de 2 minutes.

"Je crois dans les réussites et les succès, mais que valent ces succès s'ils sont les succès de quelques-uns", ce qui "nourrit le cynisme" ? "Rien de bien durable, tant de Nations sont en train de se fracasser car seuls quelques un y réussissent", a-t-il commenté.

Pour autant, il est resté ferme sur ses projets de réformes, quelles que soient les oppositions. S'adressant à "ceux qui ne partagent pas la politique du gouvernement", il a assuré : "Je les respecterai, je les écouterai mais je ne m'arrêterai pas d'agir. Et toujours à la fin, je ferai".

Sans revenir sur son bilan 2017, il a passé en revue les chantiers à venir, abordant frontalement deux sujets controversés : la lutte contre l'immigration illégale, avec les "indispensables contrôles d'identité" ainsi que sa promesse, pour l'instant non tenue, d'assurer un toit pour tous.

Plaidant pour une ligne à la fois "d'humanité et d'efficacité" dans la future loi sur l'immigration, il a insisté sur le "devoir moral, politique" d'accueillir, au titre du droit d'asile "ceux qui fuient leur pays parce qu'ils y sont menacés en raison de leur origine, de leur religion, de leurs convictions politiques".

Mais pour les autres, "lorsque quelqu'un qui arrive sur notre territoire ne relève pas du droit d'asile et n'a aucune chance d'obtenir la nationalité française, nous ne pouvons accepter qu'il reste des mois, des années, dans une situation d'irrégularité qui n'est bonne ni pour lui, ni pour le pays".

Alors qu'il lui a été reproché de ne pas avoir honoré son engagement de "ne plus voir personne dans la rue avant la fin de l'année, il a réitéré cette promesse. "Comptez sur ma détermination entière en la matière", a-t-il martelé.

Parmi ses projets, il a cité "les territoires ruraux", où il veut développer les réseaux de téléphonie mobile et des transports, les quartiers populaires "pour permettre la mobilité économique et sociale", les agriculteurs qui doivent pouvoir "vivre du prix payé", l'égalité entre hommes et femmes et une simplifications administrative avec le droit à l'erreur.

Emmanuel Macron s'est aussi adressé à tous les Européens, réclamant leur soutien pour "dessiner un grand projet" pour l'Europe et insisté sur l'importance du couple franco-allemand, en écho à Angela Merkel qui a fait de même dans ses voeux prononcés dimanche.

"Mes chers concitoyens européens, 2018 est une année toute particulière et j'aurai besoin cette année de vous", leur a déclaré le chef de l'Etat.

Reprenant enfin l'appel de John Fitzgerald Kennedy, il a recommandé aux Français de "se demander ce qu'ils peuvent faire pour leur pays" et appelé à "la renaissance française", malgré "les divisions irréconciliables (qui) minent notre pays".

La droite et la gauche ont tous aussitôt critiqué les voeux présidentiels. Pour Gilles Platret (LR), "le compte n’y est pas". "Il écoutera et respectera ceux qui ne sont pas d’accord, pas vu en 2017 : élus, assos, syndicats", a ironisé Rachid Temal (PS). "De belles paroles inverses aux actes accomplis", pour Eric Coquerel (Parti de Gauche), "un rabâchage" pour Nicolas Bay (FN) et "une servile application des injonctions de Bruxelles" pour Florian Philippot (Patriotes).

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