Manuel Valls : "les éleveurs ne demandent pas la Lune"

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VL
Publié le 23 juillet 2015 - 10:55
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Manuel Valls.
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Manuel Valls attend "des éleveurs qu'ils prennent précisément connaissance de ce plan et que donc les barrages soit levés"
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Manuel Valls était ce jeudi matin l'invité de RTL. Une interview entièrement consacrée à la grogne des éleveurs. Assurant que le gouvernement comprenait la colère de la profession et était mobilisé, il a défendu le plan de 600 millions d'euros annoncé la veille.

Le mouvement des éleveurs se propage

 "Le gouvernement entend depuis des mois et ces derniers jours le mal être, le désespoir, le cri de révolte de ces éleveurs qui sont au cœur de notre économie, de notre industrie agroalimentaire, de nos paysages".

"Ils ne demandent pas la Lune mais simplement de récolter les fruits de leur travail. Leur première revendication, c'est une augmentation des prix pour ce qui concerne les bovins".

"Il y a eu un travail de Stéphane Le Foll pour permettre une augmentation des prix, ce qui a été possible pour le porc, même si les choses sont fragiles".

"En ce qui concerne le bœuf, c'est plus compliqué car c'est une filière plus éclatée. Mais il faut que les prix augmentent, que chacun prennent ses responsabilités notamment les abatteurs et les industriels. C'est ce qui ressort du rapport remis au ministre de l'Agriculture. Chacun doit être conscient du rôle qu'il joue dans cette filière."

 

Des autoroutes bloquées à l'heure des départs en vacances, et parfois des violences

"La colère ne permet pas tout. J'espère que les barrages vont être levés. (…) J'ai demandé à ce que les préfets rencontrent l'ensemble de la profession pour expliquer les détails de ce plan. J'attends des éleveurs qu'ils prennent précisément connaissance de ce plan et que donc les barrages soit levés car il ne faut pas pénaliser ceux qui partent en vacances, notre économie".

"Je condamne toujours avec la plus grande fermeté la casse et les violences".

 

La hausse des prix de vente des produits des éleveurs

"(Les prix) ont été (augmentés) pour le porc, il est indispensable qu'ils le soient pour le bœuf. Nous avons décidé la création d'une plateforme pour l'exportation des viandes bovines et porcines".

"Le président de la République a demandé à plusieurs ministres d'aller dans plusieurs pays (pour défendre l'exportation, NDLR).En Russie c'est particulier car il y a l'embargo. (…) Le gouvernement est mobilisé pour venir en aide à cette filière qui doit être restructurée".

 

Consommer français, notamment dans les cantines

"Il faut consommer de la viande française, c'est une viande de qualité".

"Les règles permettent (aux cantines) d'acheter Français, plusieurs collectivités le font. Dans le respect des marchés c'est possible et c'est pour ça que nous décidons de généraliser dans les cantines d'état l'approvisionnement en viande française".

 

Des crises qui se répètent. Quelles solutions sur le long terme?

"Nous avons fait des annonces importantes, nous répondons à la crise d'aujourd'hui. La situation de trésorerie de certains éleveurs est extrêmement tendue. Mais dans le plan, il y a des mesures de moyen et long terme pour développer les débouchées, la contractualisation entre les éleveurs, les industriels et la grande distribution, le développement d'énergies renouvelable"

"Oui il faut construire sur l'avenir à long terme. Le monde paysan nous dit +ça va dans le bon sens+".

 

Les abatteurs et les industriels pointés du doigt

"Il ne s'agit pas uniquement d'accuser. Je souhaite comme le ministre de l'Agriculture que chacun prenne ses responsabilités et que les engagements pris le 17 juin soient tenus ".

 

Le gouvernement a-t-il tardé à réagir?

"(Les ministres) n'ont eu de cesse depuis trois ans d'évoquer les problèmes du monde agricole. Stéphane Le Foll comme moi, nous avons évoqué ce qui est une crise économique, sociale, morale, que traverse le monde agricole. Si le 17 juin, il a plus d'un mois, il a réunis l'ensemble des acteurs, c'est qu'il a pris pleinement pris consciences des difficultés".

"Nous sommes sortis des quotas européens, une décision prise par la majorité précédente. Nous agissons au niveau européen pour trouver une solution".

 

Stéphane Le Foll, taxé par les éleveurs de ne pas être assez sur le terrain, peut-il rester porte-parole du gouvernement?

"Ce n'est en rien incompatible. C'est un faux débat, je ne vais pas vous donner ici le nombre de déplacements, de réunions que Stéphane Le Foll organise. Il a été formé dans le monde de l'agriculture, il connaît parfaitement les dossiers".

 

Le Canard enchaîné affirme que François Hollande a annoncé un plan d'aide qui n'était pas prévu

"Pas dut tout. Nous travaillons sur cette question-là depuis des semaines. C'est ensemble que nous avons élaboré ce plan. Il ne faut pas toujours croire ce que dit Le Canard enchainé".

 

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