Manuel Valls veut des "community managers" pour contrer la propagande djihadiste
Combattre le feu par le feu. Pour lutter contre les systèmes d'endoctrinement et de recrutement djihadistes par Internet, Manuel Valls veut mettre en place "un bataillon de community managers de l'Etat". Autrement dit un groupe de personnes spécialisées dans les échanges sur Internet, et dont le but sera de diffuser le plus largement possible la parole de l'Etat sur le sujet.
Un message destiné en priorité aux jeunes, cibles privilégiées des islamistes radicaux sur le Web. Nombre de djihadistes français se sont en effet radicalisés sur Internet. Sur cet espace difficillement contrôlable, les islamistes radicaux s'attaquent au discours officiel, lui substituant une théorie du complot dont certains jeunes sont friands. Manuel Valls lui-même reconnaît à regret que les outils de propagande des djihadistes sont "très bien faits, très efficaces".
Présent à l'Université Paris-Dauphine mercredi 27 pour la "Masterclass" organisée par le Huffington Post, le Premier ministre a déclaré ne plus vouloir "laisser (aux djihadistes, NDLR) l'espace numérique".
Dans un langage guerrier, il a expliqué que ces "bataillons" pourront grâce à "des outils de contre-discours (…) croiser le fer plus efficacement avec les recruteurs djihadistes sur la toile pour ouvrir les yeux à ceux qui sont embarqués dans cette logique".
Parmi les personnels que veut recruter Manuel Valls pour cette bataille numérique, des policiers bien sûr, des techniciens, mais aussi des hackers (des pirates informatiques) capables de s'attaquer aux sites djihadistes.
Un site internet gouvernemental, stop-djihadisme, existe déjà pour informer la population sur le risque terroriste en France et les méthodes de recrutements. Mais il n'est pas spécialement conçu pour les jeunes en voie de radicalisation, "le cœur de cible" de cette nouvelle mesure.
Le Premier ministre a également déclaré que le nombre de résidents français impliqués dans les actions de l'Etat islamique en Syrie et en Irak a augmenté en mai. Il est passé à 1.704 contre un bilan de 1.573 fin avril dernier.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.