Michel Sapin sur la Grèce : "la négociation peut reprendre à tout moment"

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AZ
Publié le 29 juin 2015 - 10:58
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Michel Sapin à l'Assemblée Nationale.
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©Charles Platiau/Reuters
Michel Sapin était l'invité de France Inter ce lundi matin.
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Michel Sapin était l'invité de France Inter ce lundi matin. Alors qu'Athènes se dirige tout droit vers un défaut de paiement, le ministre des Finances a rappelé l'importance de reprendre le dialogue afin d'éviter une éventuelle sortie du pays de la zone euro.

Eventuelle sortie de l'euro de la Grèce

"C'est toujours une possibilité. Un référendum est légitime. Nous n'avons pas à refuser à un peuple le droit de s'exprimer sur un sujet qui le concerne très directement. L'initiative est légitime. L'appel au vote est légitime. Il faut le faire dans des conditions de clarté".

"Le gouvernement grec demande au peuple grec de se prononcer sur un document en cours de négociation. Le gouvernement a une responsabilité lourde. Il a interrompu les négociations en cours de route et il interroge maintenant les grecs".

"J'ai, pour ma part, pris mal que le gouvernement interrompe les négociations alors que grâce à la France en particulier allait être discuté la question du poids de la dette qui devra de toute façon être abordé".

 

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"La première priorité c'est que la Grèce soit en capacité de payer ce qu'elle dépense. Tant qu'un pays n'est pas capable de payer ce qu'il dépense, il est obligé d'emprunter".

"Dans l'Eurogroupe de samedi, qui avait été réunit pour continuer la négociation avant que l'on ne connaisse l'appel au référendum, il y avait une question simple: +comment faites vous pour équilibrer votre budget?"+. Une autre question: +que faisons nous pour vous aider à retrouver de la croissance?+"

"Et à la demande de la France, il y avait la question du poids de la dette. +Comment peut-on vous aider pour que dans les premiers mois, les premières années, le remboursement de la dette ne vienne pas obérer la capacité pour votre économie à retrouver de la croissance?+".

"Tout était sur la table. Quand les uns et les autres disent que les points de vue s'étaient beaucoup rapprochés, qu'il n'y avait plus grand-chose entre les deux, c'est vrai. C'est dommage qu'à ce moment là, la Grèce ait choisi de rompre les négociations".

 

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"Le FMI a sa position qui est compréhensible. Le Fonds monétaire international ne répond pas devant des pays d'Europe mais répond devant l'ensemble des pays du monde. Le FMI était dans une situation particulière. La Grèce est prise en étau par la dureté de la réalité. Cette réalité il faut faire avec. C'est ce que nous avons souhaité faire en accompagnant le gouvernement grec dans le respect de la démocratie et dans le dialogue pour faire en sorte que cette négociation aboutisse".

"Cette négociation a été interrompue samedi (le 27 juin, NDLR) par la décision du gouvernement grec mais elle peut reprendre à tout moment".

 

Prolongation du programme d'aide

"La réponse de la France a été à l'unisson de celle des autres. On ne peut pas prolonger une aide. Aujourd'hui il faut faire le point".

"Depuis le premier jour la France dit qu'il faut respecter le gouvernement grec. Le changement de majorité est pris en compte".

 

Action des autorités françaises

"La France a eu une attitude singulière au cours de ces derniers mois qui est celle d'être toujours à la recherche du dialogue. La France restera dans cette attitude. Nous sommes donc bien placés pour que nous soyons les acteurs de cette reprise du dialogue".

 

Renforcement des politiques d'austérité

"On ne peut pas dire qu'on renforce l'austérité, on la diminue par trois. Nous sommes dans le possible. Nous diminuions la pression sur le peuple grec. Ce n'est pas le moment de dire qu'on augmente l'austérité".

 

Conséquences sur les marchés européens

"Il y aura des réactions sur les marchés. Ils pensaient qu'un accord était possible. C'est exactement l'inverse donc les marchés réagissent et réagiront sur le niveau des taux d'intérêt d'un certain nombre de pays de la périphérie. On est là dans une attitude normale. C'est à nous de dire aujourd'hui qu'il y a une autre possibilité que la sortie de l'euro. La place de la Grèce c'est dans l'euro sinon ils vont voir diminuer de moitié la valeur de leurs biens".

"C'est  d'abord et avant tout la Grèce qui serait perdante. C'est l'avenir qu'il faut protéger. Il faut faire en sorte que le dialogue reprenne".

 

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