Moirans : accusé de laxisme, Manuel Valls réaffirme son autorité sur Facebook

Après avoir publié une tribune sur Facebook, le Premier ministre Manuel Valls doit se rendre ce vendredi après-midi à Moirans (Isère), là ou ont eu lieu il y a deux semaines plusieurs scènes d'émeutes. Accusé de laxisme, il compte bien réaffirmer son autorité.

Accusé de laxisme suite aux récentes scènes d'émeutes à Moirans (Isère), Manuel Valls souhaite faire preuve de fermeté. Après avoir publié une tribune sur Facebook dans laquelle il fustige l'extrême droite qui "singe l'autorité" et la droite, "qui lui court après", le Premier ministre doit se rendre ce vendredi après-midi 6 novembre dans la commune iséroise. Accompagné du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale et élu de la région, André Vallini, il devrait, au cours de sa visite, s'entretenir avec des habitants et des élus de Moirans. En parallèle, il devrait s'adresser aux forces de sécurité de secours qui sont intervenues pour rétablir l'ordre.

A un mois du premier tour des élections régionales, le Premier ministre a reconnu qu'un "débat s'est ouvert" après une série d'incidents "distincts et indépendants" depuis un mois: violences à Air France, scènes d'émeutes de Moirans, fusillade mortelle à Marseille, violent règlement de compte à Clermont-Ferrand, etc. Alors qu'aucune interpellation n'a pour l'instant eu lieu à Moirans, selon le ministre de l'Intérieur qui l'a laissé entendre au micro de BFMTV, certains membres de la classe politique n'ont pas mâché leurs mots, accusant Manuel Valls de laisser faire la "chienlit" et d'affaiblir l'Etat.

Sans citer les principaux intéressés, le Premier ministre a riposté. "Face à cela, il y a deux voies. La première: celle de ceux qui singent l'autorité, la dénaturent, versent dans le seul autoritarisme, par l'agitation des mots et la facilité des postures", a-t-il écrit avant d'ajouter: "c'est toujours l'attitude de l'extrême droite. C'est souvent, et de plus en plus, l'attitude d'une partie de la droite, qui lui court après. Les tenants de cette vision disent défendre l'autorité, mais ne font que l'affaiblir en attaquant, en permanence, à grand renfort de démagogie, d'instrumentalisation des chiffres, toutes celles et tous ceux qui l'incarnent".  

En parallèle, Manuel Valls a invité la population à se tourner vers une "seconde voie" qu'incarne son gouvernement, "celle qui consiste à agir avec constance pour renforcer l'autorité", en "corrigeant les dérives du passé et en renforçant structurellement l'autorité".