Montebourg en Lorraine à la rencontre de "la gauche de Florange"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 octobre 2016 - 18:30
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Arnaud Montebourg.
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La réindustrialisation de notre pays est possible, il faut mobiliser l'ensemble des ressources", a lancé le candidat Montebourg.
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Arnaud Montebourg a entamé ce mercredi une série de visite dans la Lorraine industrielle, symbole avec Florange de sa rupture avec François Hollande. Il a déclaré venir à la rencontre de ceux "qui font la majorité du pays", mais sont les oubliés de chaque élection.

Arnaud Montebourg, candidat à la primaire de la gauche, a débuté ce mercredi 12 une visite de trois jours en Lorraine, à la rencontre de "la gauche de Florange" et de cette "France des oubliés" qui est "au cœur de sa démarche".

Cette "tournée des industries" de Lorraine conduira l'ex-ministre de l'Economie à Hayange, Thionville, Amnéville, Pompey, Pont-à-Mousson et surtout Florange, où il verra jeudi après-midi des organisations syndicales d'ArcelorMittal (Sud, CGT et CFDT).

Jeudi soir, M. Montebourg se rendra à Hayange, à la rencontre des bénévoles et de la présidente de l'antenne locale du Secours populaire, que le maire frontiste Fabien Engelmann veut expulser de son local en raison du discours prétendument "pro-migrants" de ses responsables.

"Je suis venu en Lorraine par fidélité à des combats, à des engagements qui malheureusement n'ont pas été tenus", a déclaré Arnaud Montebourg à la presse ce mercredi matin, avant d'entamer la visite de l'aciérie British Steel, qui fabrique entre autres les rails de la SNCF, en compagnie de la députée de Moselle Aurélie Filippetti.

"La réindustrialisation de notre pays est possible, il faut mobiliser l'ensemble des ressources", a lancé le candidat Montebourg, évoquant une "stratégie colbertiste totalement assumée", plaidant pour un "interventionnisme intelligent et avisé", et martelant, sondage à l'appui, que les Français attendent de cette campagne présidentielle qu'elle se fasse sur les questions qui tournent autour de l'emploi.

L'identité? "C'est une diversion. Pendant qu'on parle de ce qu'on est, on ne parle pas de ce qu'on doit faire". A quelques semaines de la primaire PS, et alors que les dossiers industriels sont revenus en force dans l'actualité (Alstom, Chantiers de Saint-Nazaire), cette visite est aussi l'occasion pour le candidat à la présidentielle de rouvrir le dossier du sauvetage manqué des hauts fourneaux de l'usine sidérurgique, dont sont selon lui responsables François Hollande et Jean-Marc Ayrault.

"J'avais proposé la nationalisation des hauts fourneaux", a-t-il rappelé. "Tout le monde était d'accord, de la droite à la gauche (...) nous avions un consensus républicain autour de cette stratégie de soutien à nos hauts fourneaux de Lorraine. La décision qui a été prise a brisé ce consensus, je l'ai regretté et je veux dire ici que je suis fidèle aux engagements qui ont été pris et au combat des syndicalistes de Florange".

François Hollande, qui était venu à Florange en février 2012, doit y retourner dans les toutes prochaines semaines. Mais il y a aussi "de grandes réussites en Lorraine, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. British Steel, ici, en est l'un des exemples", a salué M. Montebourg. Pour le chantre du "Made in France", il s'agit aussi d'aller à la rencontre de cette "gauche de Florange", qui peut être tentée par le vote d'extrême droite.

"Des gens à qui on promet monts et merveilles à chaque élection présidentielle et qu'on oublie une fois qu'on est à l'Élysée. (Jacques) Chirac a fait ça, (François) Hollande a fait ça et (Nicolas) Sarkozy aussi. Ce sont eux qui font la majorité du pays, ce ne sont pas les CSP+. Ce sont eux qui feront gagner Marine Le Pen si on ne change pas ça, ce que je veux faire", confie-t-il à l'AFP.

"Depuis 2012, le Parti socialiste est passé de 28 à 10% (des intentions de vote) et le Front national de 17 à 30%. Il y a des électeurs qui sont passés de la gauche au Front national", développe François Kalfon, pour qui la "France des oubliés, la France périphérique" est "au cœur de la démarche" d'Arnaud Montebourg. Mercredi soir, M. Montebourg, donné au coude à coude avec François Hollande au second tour de la primaire de la gauche (29 janvier), doit tenir un meeting à Pont-à-Mousson.

Le candidat, qui a surtout occupé les ondes depuis son entrée en lice à Frangy-en-Bresse le 21 août, a décidé d'accélérer le rythme des réunions publiques. Dix-sept meetings et deux rencontres parisiennes sont d'ores et déjà programmés, selon M. Kalfon. Le 5 novembre se tiendront à Paris les "Etats généraux du projet France".

 

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