Mort de Philippe Rondot, l'un des visages de l'affaire Clearstream


Il voulait mourir discrètement, comme il avait vécu. Son vœu a été exaucé. Enfin presque. Il fallait bien que sa disparition devienne officielle à un moment donné. Le général Philippe Rondot, qui avait donné pour consigne à ses proches de garder le silence le plus longtemps possible sur son décès, est mort récemment à l'âge de 81 ans. Selon Europe 1, qui a révélé l'information, il a été inhumé dans la plus grande discrétion à Fléty dans la Nièvre.
Cet ancien membre des services secrets français, passé par la DGSE et la DST, que l'on surnommait "le général de l'ombre", avait été rendu célèbre par l'arrestation du terroriste Carlos en 1994, notamment, mais aussi pour la libération de nombreux otages au Proche-Orient.
Jusqu'en 2005, et sa retraite, il occupait encore un bureau au ministère de la Défense. Tout au long de sa carrière, très peu de photos de lui ont filtré. Mais en 2009, il est sorti de l'ombre en se retrouvant au cœur de l'enquête sur l'affaire Clearstream. Il avait d'ailleurs été entendu pendant deux jours, au cours du procès, en octobre 2009.
En 2003 et 2004, il avait enquêté pour le compte du ministère de la Défense et du Premier ministre de l'époque, Dominique de Villepin, à propos d'étranges listings sur des comptes occultes de la banque luxembourgeoise Clearstream, détenus à l'étranger par différentes personnalités.
Lire aussi: Nicolas Sarkozy cité dans plusieurs affaires judiciaires
Nicolas Sarkozy était cité dans ces listings, qui se sont révélés être finalement faux.
En 2009, lors du procès sur cette célèbre affaire financière, Philippe Rondot avait contredit à plusieurs reprises la version de Dominique de Villepin, qu'il soupçonnait d'être au courant de la falsification des documents depuis le début, dans le seul but de causer des ennuis à Nicolas Sarkozy. Mais en 2011, de Villepin avait été relaxé.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.