Motion de censure : pourquoi aucune des deux ne passera ?
Ce mardi 31 après-midi le gouvernement (mais sans doute, surtout, le président de la République) devraient essuyer le feu nourri des critiques de tous les groupes de l'opposition à l'Assemblée nationale. Sans aucun risque pour la majorité. Et pour cause: les deux motions de censure, l'une présentée par Les Républicains, l'autre par le groupe socialiste, n'ont aucune chance de passer, ce qui entraînerait la chute du gouvernement.
Depuis le départ en avril du député LREM Jean-Michel Clément après son vote contre la loi asile et immigration, le parti d'Emmanuel Macron compte encore 312 députés sur 577 soit la majorité absolue. Autrement dit, même si tous les autres partis se coalisent, il gardera malgré tout la main. Et il faut ajouter à cette majorité absolue le groupe MoDem faisant monter la majorité présidentielle à 356 députés.
L'opposition de droite et de gauche réunies n'a donc aucun espoir d'atteindre numériquement les 289 voix au moment du vote pour faire tomber le gouvernement Philippe II.
De plus, la gauche socialiste et Les Républicains ont mutuellement annoncé qu'ils ne voteront pas la motion de l'autre, les scores devraient donc même être très loin de la barre fatidique des 289.
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Restera pour seule consolation une performance rare, réalisée indirectement par Emmanuel Macron suite au scandale Benalla, c'est la première fois que le gouvernement en exercice doit faire face à deux motions de censure dans la même journée depuis 1980.
Depuis les débuts de la Ve République, une seule motion de censure est passée: c'était en 1962 et elle a fait chuter le gouvernement Pompidou II. En 1993, une motion de censure contre le gouvernement de Pierre Bérégovoy a échoué de seulement trois voix. On devrait en être bien loin ce mardi 31.
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