Nicolas Sarkozy : le 49-3, "l'arme nucléaire pour la petit loi Macron"

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 19 février 2015 - 10:24
Mis à jour le 21 février 2015 - 11:03
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Nicolas Sarkozy.
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Nicolas Sarkozy: "l'extrême droite et l'extrême gauche, c'est la même chose".
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Nicolas Sarkozy était invité d'Europe-1, ce jeudi matin. Le président de l'UMP et ancien chef de l'Etat est notamment revenu sur l'état actuel de la majorité, ainsi que sur son projet pour la France.

Le recours au 49-3 et la majorité

"Je n'ai jamais utilisé le 49-3 pendant les cinq années où j'étais président de la République. D'abord car j'avais dit que je ne le ferai pas et que le mensonge ne crée pas les conditions de la confiance. Le 49-3 est une mesure disciplinaire pour contraindre une majorité qu'on est en train de perdre".

"Quand on utilise le 49-3 c'est qu'on a pas la force de convaincre sa majorité, et donc de convaincre les Français".

"M. Hollande déclarait à propos du 49-3 que c'était une +violation des droits du parlement, une brutalité, un déni de démocratie+. On ne peut pas mieux dire".

"Le 49-3 d'aujourd'hui est la conséquence des mensonges répétés de François Hollande. Quand on ment toujours et tout le temps à sa majorité et aux Français il y a un moment où on paye l'addition".

"Quand on a expliqué pendant toute une campagne qu'on ferait une politique de gauche et qu'on fait le contraire, on crée les conditions de la révolte".

"Si on utilise l'arme nucléaire du 49-3 pour la petit loi Macron, comment faire pours les grandes réformes? L'exécutif ne pourra plus réformer. Ce 49-3 est une preuve de la faiblesse du président de la République".

 

Le projet de l'UMP

"L'UMP, pendant deux ans et demi, a donné le spectacle de la division (…) n'était pas audible. J'essaye de ramener l'unité dans la famille et de la remettre au travail".

"Le 18 mars nous organiserons une convention sur le logement, avec des mesures très importantes pour le relancer. Les conséquences de la loi Duflot ont pénalisé les locataires et les propriétaires, jamais depuis 17 on a aussi peu construit dans notre pays".

"Nous ferons ensuite un texte préparé par Gérald Darmanin et Henri Guaino sur les efforts que doit faire l'islam pour être en compatible avec les valeurs de la République".

"La laïcité s'est construite dans la douleur. Il y a un certain nombre de pratiques que nous ne voulons pas. Par exemple, la République c'est l'égalité homme-femme, nous ne voulons donc pas de voile.  Autre exemple, nous refusons les prières dans la rue".

 

Le terrorisme, la montée des tensions

"Jouer l'unité nationale n'a pas de sens. On la fait ou pas. Quand on voit ce qui s'est passé, qu'on a bafoué des tombes chrétiennes, des tombes juives, la seule réaction c'est l'unité nationale ça va de soi. En revanche, ça ne veut pas dire qu'on doit être d'accord sur tout. Quand monsieur Valls parle d'apartheid, je ne suis pas d'accord. Je ne peux pas accepter qu'on accuse la République française de racisme d'Etat".

"Quand il est arrivé ce drame au Danemark, j'ai vu l'omniprésence de la ministre de la Justice danoise. En France, madame Taubira est restée dans un silence assourdissant".

"La consultation d'un site internet djihadiste nous voulons que ça devienne un délit. Le retrait de la nationalité des binationaux partis faire le djihad, ça devrait être automatique. Si le gouvernement présente ces mesures, nous les voterons".

 

Votre projet pour la France?

"Il y a une politique alternative à la celle d'aujourd'hui. Quel est le seul pays d'Europe qui a vu entre 2012 et 2014 son déficit augmenter? La Croatie. Savez-vous quel est le seul pays  d'Europe qui a réduit le temps de travail? La France. Savez-vous quel est le seul pays d'Europe qui a conduit 40 milliards d'impôts nouveaux? La France. Cette folie a asphyxié la consommation. Nous sommes dans le top 2 des prélèvements obligatoires en Europe".

"Il faut réduire les dépenses publiques. Il faut revenir au non remplacement d'un fonctionnaire sur deux et l'imposer aux collectivités territoriales".

"Nous devons réfléchir à la situation européenne. Nous ne pouvons pas expliquer que l'Europe c'est la libre circulation des biens et des personnes et en même temps frapper les Français d'impôts que ne payent pas les autres. Il faut créer une vaste zone, avec nos amis allemands, à fiscalité cohérente".

"Monsieur Hollande avait promis la fin du chômage pour fin 2013, puis 2014, il a explosé. Il en sera de même en 2015 car on fait le contraire de ce que font tous les autres pays européens".

"Il faut de tout urgence revoir le code du travail".

 

La Grèce

"Le lendemain de sa victoire, monsieur Tsipras propose à l'extrême droite d'entrer dans le gouvernement. Quels sont les seuls partis en France à s'être réjoui de la victoire de Syriza? Le Front national et le Front de gauche. L'extrême droite et l'extrême gauche, c'est la même chose".

"Monsieur Tsipras n'a aucune chance de réussir".

"Il faut dire à la Grèce: +vous devrez payer vos dettes+, mais il faut dire à nos partenaires européens aussi que nous devons changer la construction européenne et le fonctionnement des institutions européennes".

 

Le ni-ni

"Nous ne voterons jamais pour le Front national. Madame Le Pen, en 2012 (au second tour de l'élection présidentielle, NDLR) a été bien heureuse lorsqu'il a fallu choisir en François Hollande et moi d'expliquer qu'il ne fallait en aucun cas que ce soit Nicolas Sarkozy".

"Tout responsable UMP qui conclura un accord avec le FN sera exclu".

 

Les conférences rémunérées

"Je ne vois pas le problème. Je veille à ne pas faire de conférence, autres que politiques, en France et veille à me faire inviter par des gens de qualité, pas des dictateurs par exemple".

 

Candidat en 2017?

"Ce n'est pas obligatoire. Je suis revenu à cause de la situation de la France: le FN en passe de devenir le premier parti de France et les Français désemparés. Je devais revenir".

"On verra bien en 2016, au moment des primaires, lequel sera le mieux placé (…). Si c'est pas moi, c'est pas moi".

 

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