Numerus clausus en médecine : ce qui va changer pour les étudiants

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La rédaction de France-Soir
Publié le 18 septembre 2018 - 18:00
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Un amphithéâtre universitaire.
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©Bertrand Langlois/AFP
Le numerus clausus sera abandonné, grand changement pour les étudiants.
©Bertrand Langlois/AFP
Emmanuel Macron a annoncé ce mardi son souhait de mettre fin au numerus clausus en médecine à partir de la rentrée 2020. Le système, très décrié, pousse les étudiants de première année de médecine à une sélection jugée contre-productive et démotivante.

Le système a été mis en place 1971, Emmanuel Macron veut le voir disparaître dès 2020. Le numerus clausus à la fin de la première année de médecine devrait être abandonné si l'exécutif garde le cap d'une réforme qu'il veut proposer dans le cadre du "plan santé".

Le décrié numerus clausus est le système de sélection via un concours à la fin de la première année des études supérieures de médecine (qui sont accessibles à tous les bacheliers). Relativement dur, même s'il affiche un taux de sélection qui n'est pas plus strict que les grandes écoles (13.500 admis toutes spécialités comprises sur 60.000 candidats environ soit 22,5%) ce système avait surtout le défaut de laisser "sur le carreau" de nombreux étudiants qui auraient pu faire de bons médecins et qui ont buté sur des épreuves arbitraire décrites par les détracteurs du système comme un bachotage généralisé.

Le numerus clausus a aussi failli à l'un de ses principaux objectifs (outre la maîtrise des dépenses de Sécurité sociale): permettre de rationnaliser la répartition des médecins sur le territoire. Alors que le nombre d'admis a été fortement relevé (ils n'étaient que 3.500 en 1993), et qu'il n'y a jamais eu autant de médecins en France (226.000 au 1er janvier), l'accès aux soins dans certaines régions n'a jamais été aussi lent.

Voir aussi: Rallonge budgétaire et fin du numerus clausus: l'ordonnance Macron pour la santé

A la place donc, les futurs étudiants qui envisagent un cursus médical n'auront à faire face qu'à de classiques examens de fin d'année, même si le détail exact n'est pas encore connu. La sélection sera encore de rigueur, comme dans les autres filières d'études supérieures, mais elle ne passera plus par un concours couperet en fin d'année. Les autres cursus sélectifs choisissent habituellement leurs étudiants à l'entrée, épargnant au moins le gâchis d'une année en cas d'échec. Pour rappel, si la mesure annoncée par Emmanuel Macron va à son terme, elle ne sera effective que pour la rentrée 2020. Ce qui ont prévu de faire médecine en 2019-2020 devront soit se plier à un concours, soit envisager une année sabbatique pour échapper à tout prix à la sélection sur concours.

Autre effet probable de l'arrêt du numerus clausus: la fin du phénomène des jeunes étudiants français partant en Belgique ou dans les pays de l'Est pour obtenir une qualification de médecin valable ensuite dans le reste de l'Union européenne, mais poussant des jeunes gens à débourser des milliers d'euros par an pour obtenir (ou pas) loin de chez eux ce que le numerus clausus leur a interdit.

Lire aussi:

Réforme de la santé: la suppression du numerus clausus à l'étude

En première année de médecine, le quota n'a plus la cote

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