Panthéon : l'hommage de François Hollande à quatre grands résistants
L'événement de la semaine politique était historique, et dépassait le cadre de la politique politicienne habituelle. "Aujourd'hui, la France a rendez-vous avec le meilleur d'elle-même", a dit François Hollande en préambule à l'hommage rendu, mercredi 27 mai, à quatre résistants admis au Panthéon: Jean Zay, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Germaine Tillion.
Le chef de l'Etat a salué ces "quatre histoires qui donnent chair et visage à la République et en rappellent les valeurs". "Face à l’humiliation, face à l’Occupation, face à la soumission, ils ont apporté la même réponse: ils ont dit non, tout de suite, fermement, calmement".
Devant une foule nombreuse, par un après-midi ensoleillé, alors que quatre portraits géants des quatre résistants avaient été tendus entre les colonnes du Panthéon, les quatre cercueils ont fait leur entrée dans le bâtiment sous les notes du Chant des partisans chanté par une chorale d'enfants.
François Hollande a fait un discours qui rappelait des moments importants de l'Histoire de France, mais a voulu faire un parallèle avec la situation d'aujourd'hui, s'alarmant de voir revenir en France, 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les "haines" d'alors (contre la démocratie, les juifs, les francs-maçons, les libres penseurs), et dénonçant "l'indifférence face au fanatisme, au racisme, à l'antisémitisme", face "aux inégalités, aux injustices, aux indécences", mais aussi face "aux catastrophes, aux désordres climatiques, à l'épuisement de notre planète".
Son discours a été jugé trop politique par une bonne partie de la presse, notamment en province, et notamment parce qu'il a fait allusion, à propos de Jean Zay, ancien ministre de l'Education nationale, aux réformes actuelles. Et plusieurs hommes et femmes politiques ont regretté un "manque de distance", selon les mots de la députée communiste Marie-George Buffet.
Certains ont même cru déceler ainsi "un parfum de campagne flotter au-dessus du Panthéon", ne manquant pas, par ailleurs, de souligner l'absence de Nicolas Sarkozy, pourtant invité, à cette cérémonie d'hommage. On était donc loin de "l'esprit du 11 janvier", selon beaucoup de commentateurs et d'éditorialistes. Pourtant, dans la foule, beaucoup de spectateurs, d'opinions de gauche ou de droite mélangées, ne semblaient pas du même avis et ont exprimé leur émotion et leur fierté d'être là, pour cet hommage à quatre figures historiques de la République.
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