Paul Vergès, figure politique de La Réunion, et doyen du Sénat, est mort

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 novembre 2016 - 12:50
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Le sénateur de La Réunion, Paul Verges.
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©Richard Bouhet/AFP
Paul Vergès était le doyen du Sénat français.
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Paul Vergès, fondateur du Parti communiste réunionnais et figure emblématique de ce département d'outre-mer, est décédé samedi matin. Il était le frère de l'avocat Jacques Vergès, décédé lui en 2013.

Paul Vergès, fondateur du Parti communiste réunionnais et grande figure de l'île, est mort samedi 12 à l'âge de 91 ans.

Celui qui était doyen du Sénat -Serge Dassault (LR) l'est désormais- est mort dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé sa famille dans un communiqué. Le "décès de Paul Vergès (est) survenu cette nuit au CHU de Bellepierre (à Saint-Denis) où il était hospitalisé" depuis le 25 octobre, a précisé son fils Pierre Vergès.

"Une grande figure de La Réunion s'éteint. Sa voix manquera dans le débat politique", a réagi le Premier ministre, Manuel Valls, sur Twitter.

Frère du célèbre avocat Jacques Vergès, décédé en 2013 et fils de Raymond Vergès qui a œuvré à la départementalisation de La Réunion et des Antilles-Guyane en 1946, Paul Vergès a profondément marqué la vie politique de La Réunion. Sa mère d'origine vietnamienne était morte en 1928.

Dans le sillage de son père, proche du Parti communiste français, Paul Vergès s'était engagé très vite en politique. Il a 17 ans lorsque aux côtés de son frère Jacques il s'engage dans les Forces Françaises Libres.

Dans les années 50, l'île souffre d'une grande misère sociale et d'un retard de développement économique que la récente départementalisation n'est pas parvenue à soulager. Il entame une carrière politique qu'il n'avait jamais quitté depuis. Conseiller général en 1955, il est élu une première fois député en 1956.

Le tournant de son action politique se situe en 1959, lorsque "pour mieux ancrer la revendication identitaire réunionnaise", il quitte le PCF, fonde le Parti communiste réunionnais (PCR) et lance le mot d'ordre d'autonomie, puisque "la départementalisation est un rêve raté". Il est condamné à plusieurs reprises pour des délits de presse et atteintes à la sûreté de l'Etat, notamment durant la Guerre d'Algérie.

En 1981, à l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République, le PCR met "en sommeil" son mot d'ordre d'autonomie pour tenter "l'expérience" de la décentralisation.

En plus d'un demi-siècle de vie publique, il aura été conseiller général, député (1956, 1986, 1993), sénateur (1996-2005, 2011-2016), parlementaire européen (1979-1989, 2004-2007), maire (1971-1989), président de région (1998-2010).

Souvent qualifié d'homme politique "visionnaire" y compris par ses adversaires politiques -il a été l'une des premières personnalités à mettre en garde contre le réchauffement climatique-, Paul Vergès a été "un puissant bâtisseur de La Réunion, portant et concrétisant des projets majeurs de développement de l’île" a souligné la présidente UDI du conseil départemental, Nassimah Dindar, la première à réagir.

"Je salue avec beaucoup d'émotion la mémoire de Paul Vergès. Son combat pour l'égalité a changé le quotidien de tous les Réunionnais", a tweeté la ministre des Outremer, Ericka Bareigts, elle-même Réunionnaise.

"La Réunion pleure un véritable monument de l'histoire de notre île dont l'engagement de tout instant au service de la cité aura eu des retentissements au-delà de nos rivages", a souligné le Conseil représentatif des Français d'outre-mer, pour qui le nom de Paul Vergès "restera attaché aux plus grandes transformations qu'a connues La Réunion depuis les années 50".

"L’engagement de Paul Vergès au service de son île a été constant. Il a été de tous les combats qui ont façonné La Réunion", a salué le préfet de l'île, Dominique Sorain.

 

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