Photos d'exécutions par Daech : pourquoi Marine Le Pen est-elle mise en examen ?
Les photos montrant un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos. C'est pour avoir diffusé ces images de propagande de l'organisation Etat islamique que Marine Le Pen a été mise en examen ce jeudi 1er mars.
La présidente du Front national devra répondre de "diffusion d'images violentes" sur son compte Twitter en décembre 2015. L'enquête avait été diligentée par le parquet de Nanterre suite à un signalement du ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve, à la direction de la police judiciaire. Une information judiciaire similaire avait également été ouverte contre Gilbert Collard, qui avait relayé les tweets de Marine Le Pen.
Cette dernière accusait le journaliste Jean-Jacques Bourdin d'avoir établi un "parallèle" entre l'organisation terroriste et le Front national. Elle avait ainsi publié ces images agrémentées de la légende "Daech c'est ÇA!".
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Marine Le Pen a évidemment réagi à cette mis en examen. "Je suis mise en examen pour avoir dénoncé l'horreur de Daech. Dans d'autres pays ça me vaudrait une médaille", a-t-elle fait savoir. Et d'ajouter: "La persécution politique n'a même plus la limite de la décence".
L'article 227-24 du Code pénal punit de trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende le fait "de diffuser (...) un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine" lorsque ce message est "susceptible d'être vu ou perçu par un mineur".
La patronne du FN est par ailleurs mise en examen depuis fin juin 2017 dans l'affaire des assistants parlementaires européens pour "abus de confiance" et "complicité d'abus de confiance".
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