Pont-Sainte-Maxence : le maire Arnaud Dumontier veut supprimer le RSA aux "ivrognes" pour "nettoyer les rues"
"Nettoyer les rues" de sa ville en tapant au portefeuille. C'est l'idée défendue par Arnaud Dumontier, maire de Pont-Sainte-Maxence dans l'Oise, qui souhaite supprimer le revenu de solidarité active (RSA) aux allocataires qui, selon lui, en profitent pour s'alcooliser dans la rue. Ainsi il a fait la demande au département, dont l'attribution du RSA est la prérogative, de le réduire ou le supprimer à certains de ses administrés.
"S'alcooliser n'est pas une clause de sanction. L'obligation d'insertion en est une. Elle est d'ailleurs stipulée par le contrat que le bénéficiaire du RSA signe", a expliqué cet élu Les Républicains au Parisien ce vendredi 12. Et sa politique a déjà fait une première victime: un individu, dont l'identité n'a pas été dévoilée, vient de voir son allocation de 472,37 euros suspendue à 80% pendant trois mois, rapporte le quotidien régional.
L'édile explique que la victime de cette baisse du RSA a fait l'objet de 49 mains courantes en raison de son attitude et de celles de ses "coreligionnaires de beuverie" qui "interpellent, chantent, hurlent, se battent, déambulent, urinent, s'affalent sur la voie publique". Pour Arnaud Dumontier, cette personne attend "chaque début de mois le RSA pour l'engloutir sous forme d'alcool sur la voie publique".
Bruno Carpentier, secrétaire général du Secours populaire s'est offusqué de cette pratique pour le moins controversée: "Ce n'est pas au maire de dire comment cette personne doit agir ou gérer son argent. Il n'est ni son tuteur, ni son curateur. Si cette personne est alcoolique, elle trouvera un moyen de s'adonner à son addiction. Et sans ressources, comment se logera-t-elle, se nourrira-t-elle?". Des arguments balayés d'un revers de la main par le maire qui explique "qu'il fallait y penser avant. Chacun a des droits et des devoirs. Je suis le maire de ceux qui se lèvent tôt. Ces derniers sont venus me dire qu'ils en ont marre de payer des impôts pour ces indésirables ivrognes".
Un deuxième cas devrait être examiné en juin.
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