Pourquoi la grève SNCF ? Les revendications des cheminots


Après une première journée d'action le 22 mars, ils se sont lancés dans trois mois de grève "perlée" depuis le 3 avril. Les cheminots se mobilisent massivement en opposition au projet de réforme de l'établissement public.
Cœur de cible du mouvement des cheminots, le fameux statut. La réforme prévoit en effet sa suppression pure et simple, et donc les avantages afférents (au premier rang duquel un âge de la retraite très favorable pour ceux qui ont débuté leur carrière jeune). Le Premier ministre Edouard Philippe a confirmé que cet aspect n'était pas négociable. Les cheminots refusent toute évolution car ils estiment, outre la perte "sèche" pour leur situation, qu'il n'y a pas de lien entre leur statut avantageux et la situation de la SNCF.
Les syndicats critiquent également la suppression de 9.000 kilomètres de "petites lignes" jugées peu rentables mais que les grévistes estiment stratégiques pour le désenclavement du territoire. Les syndicats exigent enfin que l'Etat absorbe dans son budget l'immense dette de l'entreprise de la SNCF qui s'élève à 47 milliards d'euros (et 8 milliards d'euros pour SNCF Mobilités, dont l'exploitation courante est rentable).
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Mais les cheminots veulent également porter dans leur combat social d'autres revendications qui, si elles ne figurent pas explicitement dans le projet de réforme, seront pour eux des suites logiques en cas de victoire du gouvernement. Dans le collimateur, la privatisation de la SNCF (ou, a minima, l'ouverture de son capital). La thèse n'est pas absurde: la réforme prévoit la transformation de la SNCF qui d'EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) deviendrait une société anonyme. Le gouvernement jure pourtant qu'il conservera 100% du capital.
Reste enfin l'inconnue de l'ouverture à la concurrence dénoncée par les syndicats. Une directive européenne en ce sens doit être transcrite en droit français avant le 25 décembre 2018, mais les Etats gardent la souveraineté de choisir le date de l'ouverture, qui ne sous-entend pas forcément la privatisation d'ailleurs.
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