Prélèvement à la source : la facture vertigineuse de son abandon

Auteur(s)
La rédaction de France-Soir
Publié le 03 septembre 2018 - 12:47
Image
Le gouvernement lance la campagne de déclaration 2018 de l'impôt sur le revenu, qui servira à enclencher la réforme du prélèvement à la source, censée entrer en vigueur au 1er janvier 2019
Crédits
© Philippe HUGUEN / AFP/Archives
L'abandon du prélèvement à la source représenterait un gâchis conséquent d'argent public.
© Philippe HUGUEN / AFP/Archives
Le prélèvement à la source semble bel et bien en sursis. Alors que le maintien ou non de la mesure pourrait être annoncé dès mardi, les estimations du coût d'un renoncement quatre mois avant l'échéance, alors que des frais conséquents ont été engagés pour préparer la transition, font frémir.

Le maintien du prélèvement à la source à partir du 1er janvier 2019 ne tient plus qu'à un fil après les annonces de l'exécutif laissant entendre que la mesure pourrait être abandonnée quatre mois avant son lancement. Et ce ne sont pas les multiples erreurs relevées par une note de la Direction générale des finances publiques qui rassure sur la perspective de voir se concrétiser cette réforme majeure, mais décriée.

Si les détracteurs de la réforme seraient soulagés de voir le gouvernement annoncer son abandon (ou au minimum son report), le contribuable aura malgré tout été de sa poche de cet imbroglio fiscal. Combien? Les estimations divergent. Selon LCI, l'Etat a déjà déboursé entre 140 et 150 millions d'euros pour se préparer au grand saut, qui nécessite de coûteuses adaptations informatiques. Europe 1 estime de son côté que le chiffre s'élève à 195 millions d'euros. Le tout payé donc par les contribuables qui ne verront jamais la couleur de ce qui est censé être une simplification si l'on en croit les spots diffusés à la télévision (et qui auront donc été tournés et diffusés pour rien en cas de renoncement).

Lire aussi - Prélèvement à la source: vérifier que "tous les indicateurs sont au vert" (Villani) 

Mais le gros de la facture sera porté par les entreprises qui se sont préparées à ce passage, étant chargées de devenir les organismes collecteurs (de même que les caisses de retraite pour les retraités). Toujours selon LCI, les sommes déboursées pour la mise à jour des systèmes informatiques et la formation du personnel représenteraient entre 320 millions et 1,2 milliard d'euros. Une fourchette d'un à trois montrant surtout que le chiffre est en réalité très dur à estimer, mais reste conséquent. Les entreprises devront donc soit supporter le maintien d'une réforme à laquelle elles n'étaient dans leur ensemble pas favorables, soit encaisser les pertes des dépenses à fonds perdus en cas de renoncement juste avant l'échéance.

Voir aussi:

Prélèvement à la source: nombreuses erreurs lors de la phase d'essai

Prélèvement à la source: un "arrêt" n'est pas exclu, admet Darmanin

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.