Primaire de la droite : les instituts de sondages se montrent prudents

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 octobre 2016 - 12:44
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Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bruno Le Maire.
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Les enquêtes sur les élections primaires présentent plusieurs difficultés pour les instituts.
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Alors que le premier tour de la primaire de la droite approche à grands pas, les sondages se font de plus en plus nombreux. Mais le risque d'erreur, plus élevé pour ce type de consultation, oblige les instituts à adapter leurs méthodes et à rester prudents.

A quatre semaines du premier tour de la primaire à droite, Alain Juppé pointe largement en tête des sondages, mais le risque d'erreur, plus élevé pour ce type de consultation, oblige les instituts à adapter leurs méthodes et à rester prudents. Bons ou mauvais pour eux, les sondages sont suivis attentivement par les candidats. Pour les spécialistes, ils ont d'ailleurs même plus d'influence sur le résultat final que pour un scrutin classique.

Les enquêtes sur les élections primaires présentent deux difficultés pour les instituts. La première porte sur la taille réduite du corps électoral. Selon les estimations de 2,5 et 3,5 millions d'électeurs devraient participer les 20 et 27 novembre à la primaire organisée par le parti Les Républicains, sur un total de 45 millions d'inscrits sur les listes électorales. Pour saisir cet électorat, les sondeurs doivent donc élargir leur échantillon habituel, qui passe de 1.000 personnes interrogées pour un sondage classique à environ 10.000, voire plus de 18.000 pour "l'enquête électorale" de l'institut Ipsos. De ce vivier est tiré un sous-échantillon d'environ 700 personnes qui se disent "certaines" de participer à la primaire. Les personnes interrogées doivent indiquer leur détermination à voter sur un barème de 0 à 10 et seules celles situées à 9 et 10 sont prises en compte.

A l'approche du vote, les instituts peuvent affiner leur dispositif. "Si les gens nous disent qu'ils vont aller voter mais ne savent toujours pas la date ou les conditions pour participer, on peut penser que c'est une velléité qui ne se concrétisera pas", souligne Jérôme Sainte-Marie, président de PollingVox.

L'autre difficulté réside dans la "fluidité" de cet électorat, compte tenu du peu de différences, sur le fond, entre les candidats à droite. "C'est plus facile de passer d'un vote Fillon à un vote Juppé ou Sarkozy que de passer d'un vote Mélenchon à un vote Juppé. On est sur la même famille politique, c'est logique que la fluidité des intentions de vote soit plus forte", analyse Jean-François Doridot, directeur général d'Ipsos.

Le fait que la primaire de LR soit la première du genre à droite empêche par ailleurs les sondeurs de pondérer leurs résultats en fonction de ceux de scrutins précédents comme ils le font habituellement. Dans ces conditions, les dernières semaines avant le vote peuvent-elles réserver des surprises dans le duel qui oppose Alain Juppé à Nicolas Sarkozy pour la candidature à droite? "La situation a quand même l'air assez figée, avec une forte avance de l'un des candidats, mais le passé récent montre qu'il peut y avoir des évolutions très rapides", note Jean-François Doridot. Fin août, l'écart Juppé-Sarkozy s'était nettement resserré après l'annonce de la candidature de l'ancien chef de l'Etat.

"A partir d'un moment, on est dans une logique de confirmation", souligne Jérôme Sainte-Marie, pour qui "une primaire, c'est un casting. La vraie question est de savoir +quel est celui parmi les candidats qui nous garantit d'être qualifié pour le second tour+". Les sondages sur les intentions de vote au 1er tour de l'élection présidentielle elle-même sont donc essentiels pour le choix des électeurs à la primaire. "C'est tout à fait déterminant, c'est ce qui fera la différence entre les candidats", assure le président de PollingVox.

Toutes les enquêtes récentes sur la présidentielle donnent Alain Juppé en mesure de se qualifier pour le second tour, voire d'arriver en tête au 1er devant Marine Le Pen (Juppé 37%, Le Pen 29%, selon le dernier BVA). Ce qui joue surtout en défaveur de François Fillon et Bruno Le Maire, qui paraissent nettement distancés par le duo de tête.

A six mois du scrutin, les intentions de vote pour la présidentielle pèsent sur la primaire mais restent cependant très fragiles, l'"offre électorale" -les candidatures- n'étant fixée ni à droite ni à gauche.

 

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