Primaire EELV : vers un duel fratricide Duflot/Jadot

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 août 2016 - 13:27
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Cécile Duflot.
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©Charles Platiau/Reuters
Cécile Duflot peut mettre en avant sa notoriété face à son rival.
©Charles Platiau/Reuters
Les candidats à la primaire EELV n'ont plus que quelques jours pour présenter leurs parrainages. Ils devraient être trois sur la ligne de départ pour un scrutin, en octobre, qui devrait se jouer entre Cécile Duflot et Yannick Jadot.

Quel que soit finalement le nombre de candidats, la bataille pour l'investiture écologiste à la présidentielle devrait tourner à un duel entre Cécile Duflot et Yannick Jadot, deux personnalités tranchées qui ont commencé à aiguiser les couteaux pendant les journées d'été de Lorient.

Tous deux le disent: "il n'y a pas de favori" pour remporter la primaire organisée fin octobre par Europe Ecologie-Les Verts. Mais si pour le député européen, 49 ans, "il n'y a pas de candidat ou candidate naturel(le)", la députée, 41 ans, invoque sa "solidité" et son "expérience de l'exercice du pouvoir", notamment en tant que ministre du Logement entre 2012 et 2014.

Les candidatures seront closes au 31 août. Pour l'instant, trois prétendants ont engrangé suffisamment de parrainages soit 36 conseillers fédéraux sur 240 pour se présenter. Outre Cécile Duflot et Yannick Jadot (46 chacun), la députée européenne Karima Delli en a trouvé 38 en 48 heures. Egalement eurodéputée, Michèle Rivasi peine en revanche à se qualifier (12 parrainages).

Mais de l'avis général, tout va se jouer entre l'ancienne patronne du parti et le seul ancien d'Europe-Ecologie encore adhérent du parti après les départs de Daniel Cohn-Bendit ou Pascal Durand, que tout va se jouer.

Apéritifs et réunions de soutien: les journées d'été d'EELV qui s'achèvent samedi à Lorient après trois jours de débats servent aussi à se compter. "Les deux peuvent l'emporter" et "rien n'est jamais joué chez les écolos", entend-on à l'envi dans les couloirs. Chaque militant a en tête le souvenir amer de 2011 où Eva Joly avait été choisie plutôt que Nicolas Hulot et avait au final réuni à peine plus de 2% des suffrages.

Qu'est-ce qui distingue les deux candidats? "La notoriété", résume le secrétaire national du parti, David Cormand, qui a envoyé un courriel en interne pour exprimer sa préférence pour l'ancienne secrétaire nationale dont il est proche. "Dans la Ve République, aucun candidat non connu au départ a fait plus de 5% à la présidentielle", argumente-t-il.

"Quand l'image de quelqu'un est déjà marquée et... en difficulté, on ne l'écoute plus, on projette un sentiment qu'on avait déjà avant", analyse l'ancien directeur de Greenpeace. Il défend son parcours dans la société civile puis au parlement européen mais aussi sa capacité à "rassembler le parti". Il sourit: "moi je suis pour l'écologie aimable et sympathique".

"Oui, je suis clivante", reconnaît Cécile Duflot, qui regrette d'être considérée comme la seule "comptable" de la déconfiture actuelle du parti parce que les autres responsables l'ont quitté. Et elle n'hésite pas, entourée de pas moins de cinq communicants quand elle parle à autant de journalistes, à citer Socrate: "Il vaut mieux subir l'injure que la commettre".

Elle assure qu'elle ne "dévier(a) pas de sa ligne quoiqu'(elle se) prenne sur la tête" mais se préparer, elle, non pas à une primaire mais à la présidentielle. "Je connais les écolos par coeur, j'ai une discipline, c'est de jouer le jeu de la primaire et de faire confiance au corps écologiste", sourit-elle.

Son entourage prend moins de précaution. "Il ne suffit pas de dire +je suis sympa+, +j'ai une bonne image+, +j'ai un bon bilan à Bruxelles+, il ne peut pas être question de naïveté dans cette campagne, c'est aussi pour ça que Cécile Duflot est la candidate idéale", affirme-t-on.

Dans ces assertions fratricides, le fond semble bien loin. Et de fait, "le sujet des primaires, c'est moins le projet que de désigner le meilleur porte-drapeau pour le défendre", estime M. Jadot. Son entourage est cependant moins prudent: "elle se prépare depuis un an, pour quoi? Pour introduire le climat dans la Constitution? C'est du blabla tout ça, c'est de la mise au vert".

La direction du parti l'avait promis, "pas de pugilat" à attendre de cette primaire. "Le climat est plutôt tranquille, franchement, par rapport aux primaires Mamère/Lipietz ou Hulot/Joly", s'amuse un des proches de Mme Duflot.

 

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