Primaire : Fillon le "réformateur" sort ses griffes et s'en prend à Sarkozy et Juppé

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 avril 2016 - 13:18
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©Patrick Kovarik/Pool/Reuters
François Fillon dénonce régulièrement le "candidat de la revanche", Nicolas Sarkozy, et "celui du consensus", Alain Juppé.
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Outsider de la primaire de la droite, François Fillon accélère et ouvre les hostilités. L'ex-premier ministre se place ainsi en vrai "réformateur" face aux "bonimenteurs" et autre "candidat de la revanche".

Distancé dans les sondages, François Fillon, candidat à la primaire de la droite, sort les griffes: il lâche ses coups contre ses concurrents et se pose en vrai "réformateur" face aux "bonimenteurs" et autre "candidat de la revanche".

"Il a bouffé du lion, Fillon!", s'exclamait il y a peu un élu. L'ancien Premier ministre, qui poursuivait ce jeudi 14 son tour de France dans le Val-de-Marne, auprès de professionnels de la santé, venait de régler ses comptes via la presse avec ses meilleurs ennemis: Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire.

Tous trois le précèdent dans les enquêtes d'opinion sur les intentions de vote à la primaire. Toutefois, en termes de popularité, M. Fillon arrive derrière le maire de Bordeaux mais devance largement l'ex-chef de l'Etat et le député de l'Eure. Il est même le seul à droite à voir sa cote monter (+4, à 53% d'opinions positives, selon un sondage Ifop-Fiducial publié mardi 12).

A propos de l'ancien président, dont il fut l'unique Premier ministre, il assénait cette semaine au Monde: "on verra s'il sera candidat. J'ai toujours pensé que cela serait très difficile. Il a perdu en 2012. Nicolas Sarkozy a toujours dit lui-même que les Français étaient régicides et quand on a coupé la tête du roi, c'était dur de la remettre sur les épaules". Le patron des Républicains ne devrait annoncer sa candidature qu'en septembre, soit quelques semaines avant la primaire (20 et 27 novembre 2016).

"Plus le temps va passer, plus Alain Juppé va devoir dire ce qu'il pense de manière plus précise" et "son programme n'est pas aussi carré que le mien", grince également le député de Paris. Quant à l'auto-proclamé "homme du renouveau", Bruno Le Maire, c'est "un vieux routier de la politique. Le renouveau, c'est un slogan, pas un projet!".

"Nicolas Sarkozy dit ne pas comprendre pourquoi François Fillon fait ça! Il risque de finir à 2%. Un gendre idéal qui commence à distribuer des coups gratuits à tout le monde, ça donne un sentiment de fébrilité, ça sent le type aux abois", assure un proche de l'ancien président.

François Fillon, qui vient de renforcer son équipe de communication, avait commencé à hausser le ton le 2 avril, devant un millier de ses relais locaux réunis à Paris, chargés de convaincre les Français de le rejoindre, y compris "ces électeurs socialistes qui se mordent les doigts" aujourd'hui. "Le redressement économique et social n'a pas d'étiquette partisane".

"Arrêtons d'emmerder les Français qui sont prêts à se retrousser les manches. Ceux qui disent qu'on peut leur redonner de l'espérance avec des tisanes sont des bonimenteurs (...). Moi, je ne suis pas le candidat de la revanche", ajoutait-il en ciblant Sarkozy, ni "celui du consensus", visant Juppé.

Ses concurrents habillés pour l'automne, le député de Paris déroule à chaque intervention un programme qu'il qualifie de "radical", seule façon selon lui de remettre d'aplomb un pays miné par la politique "calamiteuse" des socialistes. Objectif: "le plein-emploi", grâce à un programme économique qui mettrait le taux de chômage "en dessous de 7% avant la fin du quinquennat".

"Ma méthode d'action est claire: j'agirai très vite et très fort" avec "un gouvernement commando" (baisse immédiate de 50 milliards d'euros des prélèvements sur les entreprises, financés par une hausse de la TVA de 3,5 points, retraite à 65 ans, suppression des 35 heures, suppression de 600.000 postes de fonctionnaires en cinq ans...), promet-il.

A ceux qui lui demanderaient pourquoi il n'a pas fait cela à Matignon, Fillon a préparé sa réponse: "j'aurais voulu que nous allions plus loin", écrit-il dans son livre Faire (plus de 100.000 exemplaires, selon son entourage). Mais Sarkozy "semblait chercher le compromis comme s'il craignait le procès en extrémisme que ses adversaires n'ont cessé de lui intenter".

 

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