Procès des primes en liquide : 30 mois avec sursis requis contre Guéant

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 octobre 2015 - 14:21
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L'ancien ministre, Claude Guéant.
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Claude Guéant a reconnu s'être versé un "complément de salaire" d'environ 5.000 euros par mois en puisant dans l'enveloppe des frais d'enquête et de surveillance de la police.
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Le parquet a requis 30 mois de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende contre Claude Guéant, ce mercredi lors du procès sur l'affaire dite des primes en liquide. Trouvant son salaire "trop étriqué", il se versait un complément de salaire en puisant dans un fonds normalement destiné à couvrir les frais d'enquête des policiers de terrain.

"Dans cette affaire, Claude Guéant a le rôle premier, le rôle moteur", a estimé le procureur. Le parquet national financier (PNF) a requis ce mercredi 30 mois de prison, assortis de sursis intégral, 75.000 euros d'amende et cinq ans de privation des droits civils et civiques contre Claude Guéant dans le cadre de l'affaire dite des primes en liquide. Il est accusé d'avoir puisé dans l'enveloppe des frais d'enquête et de surveillance (FES) de la police pour se verser un complément de revenu.

Au total, 210.000 euros provenant du FES auraient été détournés entre 2002 et 2004, lorsque Claude Guéant était le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Celui qui n'était pas encore locataire de la place Beauvau aurait "ordonné" à Michel Gaudin, alors directeur général de la police nationale, de lui remettre chaque mois entre 10.000 et 12.000 euros par mois.

Des fonds puisés directement dans le FES, normalement destiné aux policiers de terrain pour rémunérer leurs "indics" notamment, et qu'il aurait utilisé "à des seules fins d'enrichissement personnel", selon le procureur Patrice Amar. La somme était ainsi répartie entre Claude Guéant, qui s'en octroyait la moitié, et ses collaborateurs Daniel Canepa, Michel Camux et Gérard Moisselin.

Poursuivi pour complicité et recel de détournement de fonds publics, Claude Guéant a reconnu les faits lors des auditions face aux enquêteurs. Il entend toutefois plaider le "flou juridique" entourant la question des frais d'enquête et de surveillance et donc remettre en question l'illégalité de ses pratiques. Rien dans les textes n'indiquerait ainsi qu'il est interdit que les FES soient utilisés comme complément de rémunération, selon les avocats de l'ancien ministre de l'Intérieur.

 

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