Régionales 2015 : les radicaux de gauche font poireauter le PS

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Pierre Plottu
Publié le 19 septembre 2015 - 18:31
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Jean-Christophe Cambadélis et Jean-Michel Baylet.
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©Alain Robert/Chamussy/Sipa
Jean-Christophe Cambadélis (à g.) et Jean-Michel Baylet, au congrès PS de La Rochelle, le 28 août.
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Le Parti radical de gauche entend bien monnayer son statut de dernier allié du PS. Ainsi, alors que le PRG devait officialiser les noms de ses candidats sur les listes d'union ce week-end, l'annonce vient d'être repoussée. "Le compte n'y est pas", a tonné Jean-Michel Baylet à propos de l'accord signé avec son homologue socialiste Jean-Christophe Cambadélis.

Jean-Michel Baylet ou l'art de faire monter les enchères. Alors que Jean-Christophe Cambadélis avait annoncé fin juillet un accord national PS-PRG pour les élections régionales, les radicaux de gauche ont décidé de "geler" leurs investitures pour le scrutin de décembre. Le patron du PRG Jean-Michel Baylet a ainsi estimé que le PS "ne respecte pas le contrat" de l'accord.

"Le compte n'y est pas dans certaines régions", a ainsi dénoncé Baylet, évoquant notamment le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Puis d'enfoncer le clou, cité par Midi Libre: "(le PS) ne respecte pas le contrat et dans la vie publique, c'est la moindre des choses que de respecter la parole donnée".

C'est un coup de théâtre inattendu et fâcheux pour le PS, qui espérait que le PRG officialise ses désignations dimanche 20, à l'occasion du 100e Congrès du parti. Ce ne sera donc pas le cas dans l'immédiat, même si un nouveau comité directeur pourrait se réunir la semaine prochaine.

La faute à des points de frictions avec le PS, mais aussi en interne. Ainsi, dans l'Aude, la fédération PS s'oppose à ce que la tête de liste départementale soit Didier Cordoniou, maire PRG de Gruissan et proche de Jean-Michel Baylet. Autre exemple, cette fois des tensions entre radicaux, dans l'Hérault, où le président du département Frédéric Lopez et l'eurodéputée Virginie Rozière s'affrontent pour être la tête d'affiche dans le département.

Mais le PRG entend aussi obtenir des assurances pour le second tour. Pas question pour Jean-Michel Baylet de perdre les places éligibles de son parti au bénéfice du Front de gauche ou d'EELV à la faveur des fusions qui interviendront probablement après le premier tour dans un certain nombre de régions. Il s'agit de vendre chèrement le statut de dernier allié indéfectible du PS, en somme.

Sauf que, à moins de trois mois des élections, le temps est un luxe que ne semble pas en mesure de se payer la gauche. D'autant plus avant des élections annoncées comme difficiles. Ainsi, le report de l'annonce des investitures de "dix jours", comme l'annoncent certains cadres, cités par Midi Libre, retarde d'autant l'entrée en campagne des candidats PS-PRG.

 

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