Rokhaya Diallo évincée du CNNum : Marie Ekeland et la quasi-totalité des membres démissionnent
Le gouvernement ne s'attendait probablement pas à un tel retournement de situation. Marie Ekeland, la présidente du Conseil national du numérique, a fait le choix de claquer la porte quelques jours après avoir reçu l'ordre de changer la composition de son équipe. Une démission suivie dans la foulée par celle de 25 autres membres de l'instance. C'est via un communiqué qu'ils ont fait part de leur décision.
"Nous avons rejoint le Conseil national du numérique en tant que membres bénévoles à la demande de Marie Ekeland et par intérêt pour son projet novateur en réunissant des voix plurielles et fortes et en misant sur l'intelligence du débat", ont-ils écrit mardi 19 précisant qu'ils avaient finalement pris la décision de faire leurs valises suite à la demande du gouvernement: "Marie Ekeland présente aujourd’hui sa démission. Constatant donc l’impossibilité de mettre en œuvre son projet, considérant que le travail du Conseil ne peut plus se faire selon des modalités efficaces, nous avons décidé de présenter collectivement notre démission".
Pour rappel, le secrétaire d'Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, avait demandé le 13 décembre dernier à la présidente de l'instance de revoir sa copie, deux jours après avoir dévoilé son équipe. En cause: la présence de Rokhaya Diallo, militante féministe et antiraciste, au sein du Conseil national du numérique (CNNum). Le jour-même sur Twitter, la députée Valérie Boyer (Les Républicains) avait publié une lettre adressée au Premier ministre, Edouard Philippe, dans laquelle elle contestait sa nomination. Ses déclarations, notamment sur le voile ou la lutte contre le racisme, avaient notamment été pointées du doigt.
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Dans un autre communiqué, Marie Ekeland a tenu à expliquer, plus en détail, les raisons de sa démission: "le projet que j’ai porté d’ouverture, d’indépendance de pensée et de diversité, a été mis à l’épreuve dès le démarrage. Je ne vois pas aujourd'hui, comment continuer à le porter en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite", a-t-elle déclaré estimant que "la forme actuelle de nomination et de fonctionnement du CNNum portent à confusion et ne peuvent pas garantir son indépendance".
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