Saint-Augustin et bouteille de vin : le pari de Gérard Philippe et Edouard Collomb en pleine loi sur l'immigration
Pour troubler la monotonie du débat sur l'asile et l'immigration, Gérard Collomb et Edouard Philippe aurait décidé de parier une bouteille de vin. Selon le Journal du Dimanche, le Premier ministre aurait défié son ministre de l'intérieur de placer une citation de Saint-Augustin durant son allocution devant l'Assemblée nationale sur ce projet de loi controversé le 21 février dernier, lors des questions au gouvernement.
On a ainsi pu entendre Gérard Collomb déclamer une phrase du philosophe du IVe siècle en latin puis en Français: "C'est un grand philosophe qui disait: +Amabam amare et amans amare quid amarem quaerebam+, c'était Saint-Augustin, je vous le traduis: +J'aimais aimer et, aimant aimer, je cherchais qui aimer+".
Lire aussi: Asile et immigration - Collomb présente son projet de loi controversé
La citation ne semble pas avoir grand chose à voir avec la question migratoire ou les centres de rétention. Gérard Collomb l'utilise apparemment pour défendre "l'humanisme" de sa réforme décriée par les défenseurs des migrants, entre autres.
Mais l'objectif de cette envolée lyrique aurait plutôt été une bouteille de côte rôtie, un vin rouge de la vallée du Rhône dont le prix varie d'une quarantaine d'euros à plusieurs centaines d'euros la bouteille. C'est ce qu'aurait promis Edouard Philippe au ministre s'il parvenait à placer le philosophe dans son intervention. La dette aurait été honorée le soir même à en croire le JDD.
Voir: Pour Toubon, le demandeur d'asile est "maltraité" par le projet de loi immigration
L'Express relève par ailleurs que plusieurs membres du gouvernement installés face à Gérard Collomb, Edouard Philippe au premier rang, rient beaucoup lors de ce discours.
Reste à savoir si ce pari remporté dans lors d'un débat sur un sujet grave fera autant rire en dehors du gouvernement. Le projet de loi est critiqué par les associations de protection des migrants, mais aussi par le défenseur des droits pour qui il "maltraite" les demandeurs d'asile, ou encore le barreau de Paris pour qui il "ne respecte pas les principes et textes fondamentaux".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.