Salaires, primes et oublis : la rémunération de Florence Parly fait polémique
La ministre des Armées Florence Parly apparaît comme le membre du gouvernement qui gagnait le plus avant d'y faire son entrée. C'est en tout cas ce que suppose sa déclaration d'intérêts, remise sur le tard, au mois d'août, à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Son poste de directrice générale chargée de SNCF Voyageurs ainsi que sa participation aux conseils d'administration de diverses entreprises (Ingenico, Altran, Zodiac Aerospace ou BPI France) lui ont ainsi rapporté 505.080 euros net en 2016 et 413.257 euros net sur les six premiers mois de l'année 2017, avant qu'elle devienne ministre.
Une rémunération dont la légalité n'est pas mis en cause, mais cette importante somme ainsi que les montages qui ont permis qu'elle soit atteinte interpellent. Ainsi, Marianne rappelle que depuis 2012, les salaires des dirigeants d'entreprise publiques sont plafonnés à 450.000 euros brut soit à peu près 370.000 euros net.
Ce décret n'aurait cependant pas concerné Florence Parly. "Le plafond de rémunération à 450.000 euros pour les dirigeants d’entreprise publique s’applique aux personnes ayant le statut de +mandataire social+. Or, Florence Parly était contractuelle de droit privé. Elle aurait donc pu être rémunérée au-delà de 450 000 euros par an", a répondu le cabinet de la ministre à l'hebdomadaire.
Il semblerait également que sa rémunération au sein de la SNCF ait été calculée pour atteindre précisément ce mondant, avec 300.000 euros brut et jusqu'à 150.000 euros de prime.
Mais plus surprenant, Marianne révèle que Florence Parly a touché le prorata de cette prime sur les six premiers mois 2017. La SNCF considèrerait ainsi qu'elle avait d'ores et déjà atteint ses objectifs. La société affichait en juillet un bénéfice net de 119 millions d'euros, mais sa dette reste abyssale, à 42 milliards d'euros.
Autre gêne dans la déclaration d'intérêts de la ministre relevée par Libération: celle-ci n'y avait dans un premier temps fait figurer que les revenus des deux dernières années. Une question d'interprétation selon son entourage. En effet, la déclaration d'intérêts doit mentionner "les activités professionnelles donnant lieu à rémunération ou gratification exercées à la date de l’élection ou de la nomination ou au cours des cinq années précédant la déclaration". La ministre aurait donc considéré ne devoir évoquer que l'activité qu'elle exerçait au moment de sa nomination. La HATVP l'aurait donc rappelée à l'ordre pour qu'elle lui fasse parvenir la liste de ses précédentes activités, notamment au sein d'Air France.
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