Sophie Primas prédit que la fin du macronisme approche à grands pas


"Le macronisme probablement trouvera une fin dans les mois qui viennent". Ce n'est pas un vœu, mais une prédiction de Sophie Primas, porte-parole du gouvernement et membre des Républicains. Mardi 20 mai, elle a jeté un froid sur Europe1/CNEWS, avant de se faire reprendre par les fidèles défenseurs de Macron.
On peut dire que les Républicains prennent la confiance. Nombreux au sein du gouvernement depuis le remaniement, et alors que Bruno Retailleau, actuel ministre de l'Intérieur, s'est vu élire Président du parti, ils essaient de prendre encore plus de place, et dans le verbe et dans le geste.
De fait, Sophie Primas pointe une réalité : l’équilibre fragile de la majorité présidentielle semble plus que jamais menacé. Mais quand même, il fallait oser. Annoncer publiquement la fin proche du macronisme tout en faisant partie d’un gouvernement façonné par lui relève de la cabriole politique. "La question est de savoir comment on rebâtit la suite.", annonce-t-elle déjà. Comprenez : après Macron, il faudra recomposer. Cette position, lucide pour certains, a suscité l’ire des macronistes.
Aurore Bergé a dégainé la Constitution pour rappeler que Sophie Primas doit son fauteuil à Emmanuel Macron, "en vertu de l'article 8". David Amiel, plus tranchant encore, a raillé une "formation politique qui plafonne à moins de 10%" et qui ferait bien de rester modeste. Comme le rapporte l'AFP, Stéphane Travert, ancien ministre, s’est même permis une leçon de discipline sur X : "Monsieur le 1er Ministre @bayrou, il va falloir rappeler à certains ministres qu'ils sont membres d'une coalition". Car c’est bien là le nœud du problème : cette fameuse "quasi-coalition du bloc central", selon les mots de Primas elle-même, est une mécanique instable. Un attelage de raison plutôt que de conviction.
Alors, la fin du macronisme n’est peut-être pas actée, mais elle est désormais dite à haute voix — depuis l’intérieur même du pouvoir. Et ce n'est pas en pointant du doigt les mauvais résultats des autres que ses partisans redoreront leur blason.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.