Syrie : l'armée française prête à intervenir seule selon le général Lecointre
Emmanuel Macron a promis "des représailles et une riposte immédiate de la part des Français" en mai dernier si la "ligne rouge" de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie par le régime de Bachar al-Assad était franchie.
Et si l'ONU n'a pas été en mesure de prouver ces attaques, de nombreux observateurs affirment que Damas a bien utilisé des armes chimiques. D'où les interrogations sur les capacités de l'armée française à intervenir.
Voir: Attaques chimiques en Syrie - le piège des lignes rouges
La France est en effet déjà engagée sur de nombreux théâtres d'opérations: en Syrie et en Irak contre l'Etat islamique, au Sahel dans le cadre de l'opération Barkhane, en Centrafrique ou encore au Liban. Ce sont près de 9.000 soldats qui sont ainsi mobilisés en plus des 10.000 hommes et femmes de l'armée de terre qui participent à l'opération Sentinelle.
Mais cela n'empêchera pas la France d'intervenir rapidement contre le régime syrien selon le général François Lecointre, chef d’Etat-Major des Armées, interrogé ce vendredi par Europe 1.
"Vous vous doutez bien que le président Emmanuel Macron n'aurait pas fixé de ligne rouge s'il ne savait pas que nous avions pas les moyens de le faire", a-t-il répondu, assurant que "la France a la possibilité de faire les choses en autonomie". Il rappelle cependant que la France et son "allié stratégique essentiel" américain ont "une même vision des choses quant à la situation en Syrie et le dépassement de ces lignes rouges".
Lire aussi: Le retour de la "ligne rouge" chimique en Syrie, posture ou véritable stratégie?
Le général Lecointre a d'ailleurs salué la hausse du budget de l'armée figurant au projet de loi de programmation militaire et la récente hausse des effectifs.
"L'armée française n'attend pas d'être employée en opération pour justifier de son existence et des ressources qui lui sont consacrées. Si elle joue un rôle dissuasif c'est encore mieux", a-t-il affirmé. Ces moyens et effectifs doivent lui permettre selon lui de "faire face à une crise que nous ne vivons pas encore" et "demain, sans préavis s'engager dans une opération".
"Toutes les indications nous montrent aujourd'hui qu'il y a l'usage du chlore par le régime en ce moment en Syrie", avait déclaré début février le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
L'ONU n'a cependant pas été en mesure d'affirmer avec certitude que Bachar al-Assad a recouru aux armes chimiques, son allié russe dénonçant une "campagne de propagande" et s'opposant à ce que de nouvelles enquêtes soient menées.
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