Une politique de recrutement stable pour attirer les profs

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 novembre 2016 - 18:52
Image
Des élèves à l'université.
Crédits
©Stevens Frederic/Sipa
Pour recruter suffisamment d'enseignants, il faut une politique de recrutement stable et encourager les candidatures au-delà des étudiants en fac, prône le Conseil national d'évaluation du système scolaire.
©Stevens Frederic/Sipa
Pour recruter suffisamment d'enseignants, il faut une politique de recrutement stable et encourager les candidatures au-delà des étudiants en fac, prône le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) dans un rapport publié ce lundi.

Le Cnesco a décidé de se pencher sur l'attractivité du métier d'enseignant notamment pour savoir si les difficultés rencontrées par l'Education nationale pour recruter des professeurs dans certaines zones comme l'académie de Créteil, ou dans des "disciplines déficitaires" comme les mathématiques, les lettres ou l'anglais, relevaient d'une crise structurelle ou conjoncturelle.

L'analyse des résultats aux concours montre que "les difficultés de recrutement sont récurrentes quand les mandats politiques alternent recrutement important et postes en berne", relève le Cnesco. Ce Conseil indépendant a étudié le phénomène sur plusieurs décennies, pas uniquement sur les deux derniers quinquennats, qui ont vu 80.000 suppressions de postes sous la droite puis 60.000 créations sous la gauche.

"Quand on veut développer l'attractivité de ce métier, on ne peut pas se contenter d'ouvrir des concours, d'allumer la lumière et d'attendre que des gens se présentent", a souligné Nathalie Mons, présidente du Cnesco, lors d'une conférence de presse.

Il faut avant tout des politiques inscrites "dans la durée, en rupture avec les politiques de +stop and go+ des dernières décennies", qui tiennent compte des évolutions démographiques, selon le rapport. Car des politiques "inconstantes limitent le vivier des candidats" qui reçoivent "des signaux contradictoires sur l'état des embauches".

Actuellement, l'essentiel des candidats sont des étudiants d'université. Il faudrait encourager d'autres profils, comme davantage de reconversions professionnelles, ou permettre à des étudiants de classes préparatoires de s'orienter vers l'enseignement.

Parmi les autres recommandations, mettre en oeuvre un accompagnement ou "mentorat" pour les jeunes profs dans les deux premières années d'exercice, développer des primes d'installation dans des zones peu attractives ou l'accès au logement social. Il faudrait aussi assurer une formation continue "obligatoire et de qualité".

La France ne connaît pas une pénurie globale de recrutement, mais des difficultés dans certaines disciplines comme les mathématiques, qui permettent d'accéder à d'autres emplois mieux rémunérés, l'anglais, qui offre d'autres débouchés attractifs après des masters spécialisés, ou les lettres modernes, qui pâtissent d'une diminution du nombre d'élèves littéraires, note le rapport.

Globalement, le métier d'enseignant attire toujours "de nombreux étudiants", selon une enquête menée pour le Cnesco en septembre 2015 auprès de 1.103 étudiants en troisième année de licence, dans six sites universitaires.

Ainsi, 46% des étudiants de mathématiques ont dit envisager passer un des concours de l'enseignement, 41% des étudiants d'anglais, 40% en histoire, 36% en Sciences et vie de la Terre. Le choix de ce métier ne se fait pas "par défaut", souligne l'enquête, évoquant une vocation qui apparaît souvent dès l'enfance ou l'adolescence.

"Les étudiants ont une image assez juste des réalités du métier", selon le Cnesco. Ils estiment correctement le niveau de salaire ainsi que le temps de travail, même s'ils surestiment le temps d'enseignement et sous-estiment le temps de travail sans les élèves (préparation de cours, corrections...).

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.