Union avec les écologistes, code du travail, 35 heures : le discours de Manuel Valls à La Rochelle

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Pierre Plottu
Publié le 30 août 2015 - 19:48
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Le gouvernement de Manuel Valls.
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©Robert Chamussy/Sipa
Manuel Valls a dénoncé un "code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace".
©Robert Chamussy/Sipa
"Agir en commun" était le mot d'ordre de cette édition 2015 de l'université d'été du PS. En clôture du rassemblement, ce dimanche, Manuel Valls a prononcé un discours volontariste destiné à ressouder ses troupes, et la gauche.

Il a mouillé la chemise. Littéralement. Pendant plus d'une heure de discours, dans la fournaise qui régnait ce dimanche midi à La Rochelle, Manuel Valls s'est montré volontariste pour resserrer les rangs du Parti socialiste et appeler au rassemblement en vue notamment des élections régionales de décembre prochain. Union de la gauche, réforme du droit du travail et des 35 heures, tensions internes au PS, migrants: ce qu'il faut retenir de son discours de clôture de l'université d'été du PS.

> Main tendue aux écologistes

"Socialistes, écologistes, radicaux doivent combattre, unis dès le premier tour, dans le Nord-Pas-de-Calais et Picardie, en Provence Alpes-Côte d’Azur, et si possible partout en France", le message est on ne peut plus clair. Manuel Valls a ainsi mis en garde contre la "fragmentation de la gauche" et appelé de ses vœux une "belle alliance populaire" aux élections régionales de décembre prochain. "La gauche est victorieuse quand elle sort de son nombrilisme pour s'adresser à tous, sans exclusive, sans petits calculs, sans sectarisme", a-t-il également martelé. Reste à savoir à quels écologistes il s'adressait, alors qu'EELV est en crise après les départs médiatiques de François de Rugy et Jean-Vincent Placé cette semaine.

> Le code du travail pourrait être revu, les 35 heures non

Au lendemain des déclarations polémiques d'Emmanuel Macron sur une possible remise en question des 35 heures (ce dont le ministre de l'Economie s'est ensuite défendu), Manuel Valls a été ferme. "Il n’est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail. Ce débat est clos", a-t-il ainsi tranché pour éteindre le début d'incendie qui lui a valu d'être hué la veille, samedi 29, lors du dîner de clôture de l'université d'été.

Le Premier ministre a à l'inverse ouvert la voie à la réforme du droit du travail. "Robert Badinter et Antoine Lyon Caen (professeur de droit, ndlr), deux figures de la gauche, font ce constat d’un code du travail si complexe qu’il en est devenu inefficace", a-t-il rappelé sous quelques sifflets. Manuel Valls a estimé qu'il faut "revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation", et donner "plus de latitude" aux employeurs, aux salariés et aux représentants de ces derniers pour "décider eux-mêmes de leur politique de formation, d'organisation du travail, d'insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins".

> Remobiliser et ressouder le PS

Selon Manuel Valls, "les premiers résultats (en matière de croissance) sont là. Ils sont encore insuffisants pour combattre le désespoir de nombre de nos concitoyens, mais suffisants pour affirmer que nous sommes sur la bonne voie, pour raviver l'espoir, pour réussir". Il a ainsi écarté un possible changement de cap sur la politique économique, tout en défendant le bilan du gouvernement. Le chef du gouvernement en a également profité pour rappeler à l'ordre certains militants: "à droite, dans des congrès de supporters, on siffle les dirigeants. A gauche, parce que ce sont des militants, on se respecte, on débat, on ne siffle jamais".

> La crise des migrants

"Ceux qui fuient les guerres, la torture, les dictatures doivent être accueillis", a déclaré le chef du gouvernement, se disant "viscéralement attaché au droit d'asile". Il en a ainsi appelé à ce que "chaque demande (soit) examinée. Et rapidement". Puis d'en appeler à ce que les migrants soient "traités dignement, abrités, soignés". "Notre devoir, c'est de trouver des réponses durables, fondées sur des valeurs: humanité, responsabilité, fermeté", a-t-il ajouté avant de s'en prendre à la droite, accusé de "courir après l'extrême-droite" sur ces sujets.

 

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