A Vaulx-en-Velin, Valls veut lutter contre "l'apartheid territorial, social et ethnique"
Valls en guerre contre "l'apartheid territorial, social et ethnique". Le Premier ministre et onze membres du gouvernement se sont rendus mercredi 13 à Vaulx-en-Velin (Rhône) pour le troisième Comité interministériel à l'égalité et à la citoyenneté (Ciec). Dans cette ville où avaient éclaté d'importantes émeutes en 1990 et où près de la moitié des moins de 25 ans n'a pas d'emploi, le premier ministre a défendu ce qu'il appelle "le combat de la vie". "Quand on croit à la République, on ne peut pas accepter cette réalité de l'inégalité des possibles", a-t-il déclaré entouré de Najat Vallaud-Belkacem (Éducation), Myriam El Khomri (Travail), Emmanuelle Cosse (Logement) et de l'ex-maire de la ville Hélène Geoffroy.
Le Premier ministre a ensuite annoncé une vingtaine de nouvelles décisions parmi lesquelles certaines destinées à lutter contre les discriminations "sur lesquelles notre société détourne le regard". Il a ainsi évoqué la généralisation des circonstances aggravantes de racisme et d'homophobie à l'ensemble des crises et délits, la création d'une action de groupe pour les actes racistes et antisémites et la diversification des recrutements pour les postes les plus élevés de la fonction publique.
"Là, peut-être, il faut renverser la table. Il faut que les élites de notre pays, dans les secteurs public comme privé, soient à l'image de notre pays. (…) L'état et la fonction publique doivent être exemplaires et ils ne le sont pas", a-t-il avancé, ajoutant que la lutte contre les discriminations est "un chantier considérable" pour la gauche.
La commune de Vaulx-en-Velin n'a pas choisie au hasard. Outre ses émeutes urbaines de 1990, elle est traumatisée par le souvenir de Khaled Kelkal, l'un des terroriste islamiste ayant participé à la première vague d'attentat en France en 1995. Et, malgré les moyens conséquents qu'elle a reçu dans le cadre du plan de rénovation urbaine, elle reste la ville de l'agglomération lyonnaise ayant le plus fort taux de bénéficiaires du RSA, le plus fort taux de chômage des jeunes et le plus bas niveau de qualification. Récemment, un classement en a fait la commune la plus pauvre de France.
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