Violences policières : Mélenchon exige la démission de Castaner
Après un Acte 11 marqué par de nouvelles violences policières, Jean-Luc Mélenchon a réclamé la démission de Christophe Castaner dimanche. Il a estimé que le ministre de l'Intérieur "est incapable de faire face à l'organisation de la paix publique".
Les violences policières qui ont émaillées l'Acte 11 des Gilets jaunes, et notamment la blessure de Jérôme Rodrigues place de la Bastille, ont provoqué beaucoup de réactions politiques. Dimanche, invité de l'émission Dimanche en politique, Jean-Luc Mélenchon a apporté son soutien sans faille au leader de la contestation qui pourrait perdre un œil et a réclamé la démission de Christophe Castaner.
Revenant sur les violences policières, le chef de file des Insoumis a expliqué ne pas cibler en particulier les forces de l'ordre. "On met en cause les policiers eux-mêmes, individuellement, ceux qui tirent etc... et de toute façon l'Inspection de la police va le faire. Mais dans une République, c'est le pouvoir politique qui assume la responsabilité", a-t-il expliqué.
"Le ministre Castaner est incapable de faire face à l'organisation de la paix publique et donc il doit s'en aller", a fait savoir le leader des députés insoumis à l'Assemblée nationale. Et d'ajouter: "Nous avons déjà dit qu'il avait outrepassé ses fonctions quand il a menacé tous les Français qui voulaient aller aux manifestations (...) le ministre de l'Intérieur ne peut pas faire obstacle à un droit constitutionnel".
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Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nunez, a affirmé dimanche qu'il n'y avait "aucun élément" permettant d'affirmer que Jérôme Rodrigues, une figure des gilets jaunes blessée samedi à l'œil, avait été touché par un tir de lanceur de balles de défense (LBD). "Je n'ai aucun élément qui me permet de dire qu'il y a eu un usage d'un LBD qui aurait touché M. Rodrigues", blessé place de la Bastille, a affirmé M. Nunez sur LCI.
Il a en revanche confirmé l'utilisation d'une grenade de désencerclement au même moment, s'appuyant sur le rapport d'un policier ayant lancé ce projectile.
Deux enquêtes, dont une judiciaire, ont été ouvertes après cette blessure, dont les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN). L'avocat de Jérôme Rodrigues, Philippe de Veulle, avait affirmé dimanche matin sur BFMTV que son client avait été blessé par un tir de LBD.
Le projectile ramassé par des témoins sera "mis à disposition" de l'IGPN pour faire la lumière sur les circonstances de cette blessure. Cette blessure est intervenue le jour où face à la polémique sur les lésions graves causées par les LBD 40 - qui ont remplacé les Flash-balls dans l'arsenal policier - le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait décidé d'équiper pour la première fois de caméras-piétons les forces de l'ordre dotées de ces armes dites "intermédiaires".
Voir:
Blessure à l'oeil du "gilet jaune" Jérôme Rodrigues: ce que l'on sait
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