Vitesse à 80 km/h : une expérimentation concluante et des conducteurs sceptiques
La réduction de la vitesse maximum de 90km/h à 80 km/h sur le réseau secondaire, voulue par le gouvernement, est largement décriée par les automobilistes. Certains se montrent sceptiques sur son efficacité ou jugent qu'il ne s'agit d'une priorité.
Mais le gouvernement peut désormais s'appuyer sur l'expérimentation menée dans l'Yonne, sur la très accidentogène RN 151. Sur les 32 mois de test, le nombre de blessés sur cette route a été réduit de moitié et le nombre de morts est passé de six à un seul.
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Le Premier ministre Edouard Philippe s'est dit déterminé à ce que cette mesure soit généralisée dès le 1er juillet prochain avec pour objectif entre 300 et 400 morts de moins chaque année sur les routes.
Mais l'expérimentation est loin de faire taire les critiques. Certains dénoncent une étude biaisée, 16 millions d'euros ayant été investis sur la RN 151 pour sa rénovation sur la période 2016-2020. Et pour beaucoup la mesure est loin d'être la première à mettre en œuvre.
Selon un sondage réalisé par le comparateur d'assurance en ligne mon-auto-assure.com, l'abaissement de la vitesse arrive dernière en terme de priorité avec 44% d'automobilistes favorables, derrière la mise en place de la tolérance zéro pour l'alcool.
Ils sont en revanche plus de 90% à juger qu'il faut améliorer la qualité du réseau, plus de 80% à demander la mise en place de stages de conduite gratuits ou d'examens médicaux pour les séniors.
Selon une autre étude réalisée par AXA Prévention, plus de trois Français sur quatre restent opposés à l'abaissement de la vitesse. Une autre opinion persiste: pour 85% d'entre eux, le danger sur la route vient avant tout des autres conducteurs.
"C'est une mobilisation générale pour faire en sorte que personne ne se satisfasse, ne se résigne, à ce que chaque année en France il y ait plus de 3.600 morts sur les routes (3.693 en 2017, ndlr), près de 25.000 personnes gravement blessées à la suite d'un accident routier", a défendu Edouard Philippe.
Outre la contestation des automobilistes, l'exécutif est également critiqué par une partie de l'opposition qui dénonce une nouvelle attaque contre les zones rurales.
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