Robert F. Kennedy Jr. à l'OMS : une critique aiguë et un appel à la réforme

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 21 mai 2025 - 17:46
Image
Kennedy HHS à l'OMS
Crédits
HHS Capture d'écran
Robert F. Kennedy Jr. à l'OMS : une critique aiguë et un appel à la réforme
HHS Capture d'écran

Alors que l'accord pandémique est en pleine discussion et a été voté à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Robert F. Kennedy Jr., Secrétaire à la Santé et aux Services Humains des États-Unis, a adressé un message vidéo poignant le 20 mai 2025, marquant une étape significative dans la politique de santé mondiale sous l'administration Trump. Ce message, diffusé sur X, reflète une critique acerbe de l'OMS et un appel à une réforme profonde de la coopération internationale en matière de santé. 

Le décret de janvier 2025

Le 20 janvier 2025, le Président Donald Trump a signé le decret 14155, officialisant le retrait des États-Unis de l'OMS. Ce décret, stipule notamment : « Le gouvernement fédéral doit suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressources du gouvernement des États-Unis à l'OMS. » Ce retrait, motivé par des préoccupations concernant la gestion de l'OMS pendant la pandémie de COVID-19 et son influence perçue par des intérêts étrangers, notamment la Chine, a été perçu comme un signal fort de mécontentement de la part de l'administration Trump.

Une critique très structurée de Kennedy

Dans sa vidéo, Kennedy commence par situer son intervention dans un contexte de réforme globale : « Comme beaucoup d'institutions héritées, l'OMS s'est enlisée dans une bureaucratie gonflée, des paradigmes ancrés, des conflits d'intérêts et des politiques de pouvoir internationales. » Cette déclaration souligne les principaux griefs de l'administration à l'encontre de l'OMS.

Points Clés du Message
  • Influence indue de la Chine : Kennedy accuse l'OMS d'avoir cédé à la pression politique de la Chine, notamment pendant la pandémie de COVID-19. Il déclare : « Cela est devenu évident pendant la pandémie de COVID, lorsque l'OMS, sous pression de la Chine, a supprimé des rapports à des moments critiques sur la transmission interhumaine et a ensuite travaillé avec la Chine pour promouvoir la fiction que le COVID provenait de chauves-souris ou de pangolins plutôt que d'une recherche sponsorisée par le gouvernement chinois dans une biobanque à Wuhan. » Cette accusation centrale remet en question la transparence et l'intégrité de l'OMS.
  • Manque de transparence et de gouvernance juste : le Secrétaire critique également la gouvernance de l'OMS, affirmant qu'elle « a oublié que ses membres doivent rester responsables envers leurs propres citoyens et non envers des intérêts transnationaux ou corporatifs. » Cette affirmation est reprise dans le communiqué du HHS, qui souligne que « l'OMS n'a pas maintenu une organisation caractérisée par la transparence et une gouvernance juste pour et par ses États membres. »
  • Échecs pendant la pandémie de covid-19 : Kennedy pointe du doigt les échecs de l'OMS pendant la crise sanitaire : « L'OMS n'a même pas fait face à ses échecs pendant le COVID, encore moins apporté des réformes significatives. Au lieu de cela, elle a redoublé d'efforts avec un accord pandémique qui verrouillera toutes les dysfonctions de la réponse pandémique de l'OMS. » Cette critique est un appel direct à reconsidérer la participation des États-Unis à cet accord.
  • Appel à une nouvelle ère de coopération : malgré la sévérité de ses critiques, Kennedy invite à une refonte plutôt qu'à un abandon total de la coopération internationale : « J'invite les ministres de la Santé du monde entier à entrer dans une nouvelle ère de coopération. Nous n'avons pas à souffrir des limites d'une OMS plus abondante. Créons de nouvelles institutions ou revisitions les institutions existantes qui sont maigres, efficaces, transparentes et responsables. » Cette vision est alignée avec l'objectif du HHS de « créer de nouvelles institutions ou revisiter les institutions existantes qui sont maigres, efficaces, transparentes et responsables. »
L'accord pandémique : un point de friction

L'accord pandémique, adopté par l'OMS le 20 mai 2025, vise à renforcer la coopération internationale pour prévenir, préparer et répondre aux futures pandémies. Selon l'OMS, cet accord cherche à « favoriser une collaboration et une coopération plus fortes entre les pays, les organisations internationales comme l'OMS, la société civile, le secteur privé et d'autres parties prenantes afin de prévenir les pandémies et de mieux réagir en cas de crise pandémique future. » Il inclut des dispositions clés telles que l'amélioration de l'équité dans l'accès aux contre-mesures médicales, la promotion de la recherche et développement, et la création de mécanismes de surveillance plus robustes. Cependant, Kennedy exprime des réserves significatives concernant cet accord, le qualifiant de « verrouillage de toutes les dysfonctions de la réponse pandémique de l'OMS. » Il argumente que cet accord ne résout pas les problèmes fondamentaux d'influence politique et de conflits d'intérêts au sein de l'organisation. De plus, il critique le manque de transparence dans le processus d'adoption, notant que « le traité a été adopté tard dans la nuit, en secret, sans avertissement, sans calendrier public, juste un vote en coulisses, poussé après les heures. » Cette perception d'un processus opaque renforce sa position contre la participation des États-Unis à cet accord.

Le message de Robert F. Kennedy Jr. à l'OMS, délivré alors que l'accord pandémique est en pleine discussion et voté, est un tournant dans la politique de santé mondiale, marqué par une critique sévère de l'organisation et un appel à une refonte de la coopération internationale. En citant des échecs spécifiques et en proposant une vision alternative, Kennedy et l'administration Trump cherchent à redéfinir les priorités de la santé mondiale. Ce mouvement, ancré dans le décret de janvier 2025, reflète une volonté de responsabiliser l'OMS et de promouvoir une gouvernance plus transparente et efficace. L'accord pandémique, bien que visant à améliorer la sécurité mondiale, est perçu par Kennedy comme une continuation des dysfonctions de l'OMS, renforçant ainsi la nécessité d'une approche différente. 

Alors que le monde observe les développements futurs, ce message pose des questions fondamentales sur le rôle et la structure des institutions de santé globale, et surtout leur lien avec l’intérêt général de la santé de la population.

À LIRE AUSSI

Image
USA rupture avec l'OMS
L'OMS regrette le retrait des Etats-Unis décrété par Trump
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) "regrette" la décision du président américain Donald Trump d'en retirer les Etats-Unis et espère qu'il va revenir sur son déc...
22 janvier 2025 - 10:11
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.