Afrique du sud : au moins six morts lynchés lors de violences xénophobes
Il y aurait au moins six morts, certains lynchés en pleine rue. De graves violences xénophobes secouent l'Afrique du Sud depuis le début du mois d'avril suite notamment aux déclarations du roi des Zoulous, la plus haute autorité traditionnelle du pays, ayant appelé les étrangers "à faire leurs bagages et à rentrer chez eux". Et ce malgré un appel au calme lancé par le président Jacob Zuma et de son parti, l'ANC de Nelson Mandela.
C'est notamment Durban, la grande ville zoulou de l'est du pays, qui est le théâtre d'une flambée de violences anti-étrangers depuis le début du mois. De nombreux commerces tenus par des immigrés y ont ainsi été saccagés et pillés par des foules en colère, qui les accuse d'être responsables de la montée du chômage et de la hausse de la criminalité. Au moins six personnes, majoritairement des migrants venus de l'Est du continent africain, ont été tuées, pour certaines en pleine rue et malgré la mobilisation des forces de l'ordre.
De nombreux étrangers quittent ainsi à la hâte la ville de Durban, fermant leurs commerces, abandonnant leurs maisons. Des camps de toile, protégés par la police, ont dû être érigés en urgence pour accueillir ces populations désemparées et apeurées.
Le président Jacob Zuma, qui avait été réélu en 2014 notamment en faisant campagne pour le "contrôle" de l'immigration, a lancé un appel au calme. Son parti, l'ANC, a également organisé une manifestation contre ces violences xénophobes qui a rassemblé près de 5.000 personnes à Durban, selon RFI.
Les étrangers sont régulièrement pris pour cible en Afrique du Sud (Africains francophones, Ethiopiens, immigrés du Malawi, du Mozambique et du Zimbabwe notamment). En 2008, notamment, de violentes émeutes avaient fait 62 morts et des centaines de blessés à Soweto, township (bidonville) de Johannesburg.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.