Après les frappes, Trump confirme vouloir désengager ses troupes de Syrie
Si Emmanuel Macron a dit être avoir "convaincu" Donald Trump de rester engagé "dans la durée" en Syrie, lors de son interview sur BFMTV, dimanche 15, par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, il semblerait que la Maison-Blanche ne soit pas de cet avis
"La mission américaine n'a pas changé: le président a été clair sur le fait qu'il veut que les forces américaines rentrent à la maison le plus vite possible", a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi un communiqué de la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders. "Nous sommes déterminés à écraser totalement Daech et à créer les conditions qui empêcheront son retour. En outre, nous attendons de nos alliés et partenaires régionaux qu'ils prennent une responsabilité accrue, à la fois militairement et financièrement, pour sécuriser la région", a-t-elle poursuivi.
"Il y a dix jours, le président Trump disait: les États-Unis d’Amérique ont vocation à se désengager de la Syrie, nous l’avons convaincu, nous l’avons convaincu qu’il était nécessaire d’y rester (…), je vous rassure, nous l’avons convaincu qu’il fallait rester dans la durée", avait pourtant expliqué plus tôt le chef de l'Etat français.
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Les forces américaines actuellement présentes en Syrie sont majoritairement déployées en soutien des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde, qui ont notamment reprise la grande ville de Raqqa des mains de l'organisation Etat islamique. En février dernier, l'aviation américaine avait brisé une offensive de forces paramilitaires du régime syrien contre une position tenue par les FDS dans la province de Deir-Ezzor.
Un double discours qui fait suite à l'opération Hamilton, menée conjointement par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, samedi 14. Une action de bombardement qui visait à punir le régime syrien une semaine après des soupçons d'attaque chimique à Douma, dans la Ghouta orientale. Selon le général Joe Dunford, chef d'état-major américain, les frappes ont visé trois cibles liées au programme d'armement chimique syrien. Il s'agit d'un centre de recherches en banlieue de Damas et de deux cibles dans la province de Homs (centre de la Syrie), un entrepôt d'armes chimiques et, à proximité, un entrepôt d'équipements d'armes chimiques ainsi qu'"un important centre de commandement".
La France, qui a engagé cinq frégates de premier rang et neuf avions de chasse dont cinq Rafale, a annoncé avoir tiré pour la première fois des missiles de croisière navals, trois des douze missiles qu'elle a lancés parmi la centaine ayant visé la Syrie au total.
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Emmanuel Macron a rétropédalé ce lundi matin à l'issue d'un entretien avec la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern à l'Elysée. Selon lui, la France et les Etats-Unis sont en phase sur le fait que leur engagement militaire en Syrie. "Nous avons un objectif militaire et un seul: la guerre contre l'Etat islamique", a-t-il estimé. Et d'ajouter: "La Maison-Blanche a raison de rappeler que l'engagement militaire est contre Daech et se terminera le jour où la guerre contre Daech sera parachevée. La France a la même position".
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