Bataille de Mossoul : optimisme sur la ligne de front

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Par AFP
Publié le 19 février 2017 - 17:18
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Des blindés des forces irakiennes se dirigent vers le village de Sheikh Younis, au sud de Mossoul, l
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© AHMAD AL-RUBAYE / AFP
Des blindés des forces irakiennes se dirigent vers le village de Sheikh Younis, au sud de Mossoul, le 19 février 2017
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Au milieu de collines arides, des blindés des forces irakiennes se dirigent vers un village d'une dizaine de petites maisons en pierres. Soudain, une explosion. "Touché!", crie un officier en désignant une maison frappée par un hélicoptère.

A quelques centaines de mètres de la ligne de front où a été lancée dimanche l'offensive pour reprendre au groupe extrémiste Etat islamique (EI) l'ouest de la ville de Mossoul (nord), des combattants irakiens scrutent la bataille dans une ambiance décontractée.

Les combats se déroulent dans une zone à proximité de l'aéroport, au sud de la deuxième ville du pays.

Les explosions qui retentissent au loin ne semblent pas perturber les soldats. Certains se prennent en selfie avec un groupe de journalistes étrangers, d'autres discutent de leurs histoires de coeur en partageant un sandwich et des cigarettes.

Au dessus de leur tête, un ballet d'hélicoptères bombarde à un rythme régulier des maisons où sont retranchés des jihadistes.

A l'horizon, le ciel se couvre d'un épais voile noir et des champignons de fumée s'élèvent du sol.

Dans le village visé, des habitations sont en ruines, d'autres brûlent encore. Un homme sort en courant de l'une d'elle, il est aussitôt abattu par les forces positionnées à quelques mètres.

Plus loin, un véhicule blanc démarre en trombe et réussit à quitter le village.

"Attention, voiture piégée!", s’époumonent des officiers. La voiture disparait derrière des bâtiments d'un autre bourg. Quelques minutes plus tard, une énorme détonation retentit au loin, accompagnée d'un épais nuage de fumée.

- 'Moral au plus bas' -

"Ils (les jihadistes) sont désespérés", affirme Ali, en astiquant machinalement sa kalachnikov qu'il porte à l'épaule. Sur son tee-shirt on peut lire "nous te sommes dévoués H Husserl", petit-fils du prophète Mahomet révéré par les musulmans chiites.

"Ils vont essayer de causer le plus de pertes possibles car ils savent qu'ils vont mourir de toute façon", ajoute à côté de lui Alan, un autre combattant des forces irakiennes.

"Cette bataille de Mossoul est ma première, et avec l'aide de Dieu on va débarrasser le pays de ces rats de Daech", un acronyme en arabe de l’EI, poursuit-il.

Le 17 octobre, les forces irakiennes avaient lancé la vaste offensive destinée à reconquérir Mossoul, que l'EI avait prise en 2014 en profitant de la débâcle de l'armée d'Irak.

Elles ont depuis reconquis l'est de cette cité traversée par le fleuve Tigre et ont lancé ce dimanche l'offensive pour s'emparer des quartiers ouest.

"Nous avons jusqu'à maintenant atteint tous nos objectifs. Nous avons détruit au moins deux voitures piégées et tué plus de 20 jihadistes", affirme vers midi le général Abbas al-Joubouri, haut commandant de la Force d'intervention rapide.

Cette troupe d'élite du ministère de l'Intérieur a lancé dimanche à l'aube l'offensive pour la reprise de la rive ouest de Mossoul. Elle est soutenue dans les airs et au sol par la coalition internationale antijihadistes sous commandement américain.

"Le moral des combattants du groupe terroriste est au plus bas", assure le général Joubouri à l'AFP.

Hakem Gassem Mohamad, un officier sur la ligne de front, est lui aussi optimiste. "Je ne m'attends pas à des combats très difficiles, leur fin est arrivé", dit-il en se référant aux jihadistes.

"Nous avons affronté des défis plus compliqués. Celui-là est facile", ajoute-t-il, une grosse écharpe verte nouée autour du cou.

Il se dit toutefois "inquiet pour la vie des civils parce que l'EI les utilise comme boucliers humains pendant les combats".

A Mossoul-Ouest, objectif principal de cette nouvelle offensive, quelque 750.000 civils sont pris au piège, manquant de tout depuis des mois.

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