Brésil : l'Italien Cesare Battisti libéré mais toujours sous le coup d'une extradition
Plus de 35 ans après les faits, l'ancien militant d'extrême gauche et écrivain italien Cesare Battisti, 60 ans, pourrait être extradé du Brésil où il s'est réfugié depuis plusieurs années. Arrêté jeudi 12, il a été libéré ce vendredi dans l'attente de la décision de la justice brésilienne
Condamné par contumace en Italie pour avoir participé à quatre assassinats en 1978 et 1979, il avait d'abord fuit en France et au Mexique.
Durant les "années de plomb", marquées par de nombreux actes terroristes extrémistes en Europe, Cesare Battisti était membre des Prolétaires armés pour le communisme (PAC). Il clame toujours être innocent des meurtres qu'on lui impute.
Jeudi 12, il a été arrêté par la police fédérale brésilienne à Embu des Artes, près de Sao Paulo, en vue de son expulsion ordonnée par un tribunal le 3 mars dernier. Cesare Battisti a vécu dans la clandestinité au Brésil à partir de 2004 avant d'être arrêté en 2007. Mais au dernier jour de son mandat, le 31 décembre 2010, le président Lula da Silva avait ordonné sa libération. La Cour suprême du pays avait confirmé le refus du Brésil de l'extrader en 2011.
Le tribunal considère aujourd'hui que Cesare Battisti est "un étranger en situation irrégulière au Brésil et qui, en tant que criminel condamné dans son pays pour meurtre, n'a pas le droit de rester".
Ce vendredi, son avocat a obtenu une libération selon la procédure de l'habeas corpus (le droit à ne pas être emprisonné avant son jugement). Si comme l'a déclaré son conseil, Cesare Battisti "est libre comme n'importe quel citoyen", il risque tout de même l'expulsion.
Toutefois, selon le tribunal fédéral brésilien, il ne devrait pas être envoyé en Italie, son pays d'origine, mais vers la France ou le Mexique d'où il est arrivé.
Si pendant les années 80 et 90, la France a offert asile à Battisti, elle avait finalement décidé de l'extrader vers l'Italie en 2004. Il était alors de nouveau entré dans la clandestinité. Une expulsion vers la France ne devrait donc que retarder son retour en Italie.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.